BD. Gilles Collot-Sopiédard est au sommet. Sa chronique dézingue au lance-flammes parvenus arrogants et autres politiques sur le retour dans un hebdo célèbre. Et chaque matin il balance ses vannes féroces dans la matinale la plus écoutée de la radio. Collot, comme on l’appelle, est en fin de compte là où il a toujours rêvé d’être : tout en haut. Et, surtout, loin de ses origines modestes du nord de la France, au milieu des terrils, où sa mère habite encore. Une mère qu’il ne voit plus, comme tout le reste de sa famille, depuis longtemps. Pourtant, quand sa mère l’appelle pour lui dire que son frère organise une fête pour ses 50 ans, cette fois, il accepte de revenir. Cela va tout bouleverser dans sa vie…
Après le superbe Le Chanteur perdu, Didier Tronchet revient avec une nouvelle enquête, encore d’un genre particulier, entre comique et tragique. Cette enquête, c’est celle de Collot, qui cherche à comprendre ce qui l’a poussé à attirer sur lui tous les projecteurs et à devenir cet humoriste corrosif que tout le monde craint. Et si cela avait quelque chose à voir avec cette fameuse année 1986, comme disparue de son enfance ? Alors, sur les conseils de sa psy, il part à sa recherche. De 1986 et des platanes, l’un des seuls souvenirs qu’il garde de cette époque alors que chez sa mère il n’y avait pas de platanes…De l’album photos de cette année-là qui ne figure pas parmi les autres dans la collection de sa mère. Bref, il part à la recherche de son histoire…
Un récit une nouvelle fois très réussi, mené de main de maître par Tronchet qui a mis beaucoup de lui-même (lui aussi a commencé dans le journalisme avant de se diriger vers l’humour et tout comme Collot, il a grandi dans le nord, entre autres…) dans L’Année fantôme, touchant hommage aux membres de sa famille en même temps que magnifique portrait, plein d’autodérision, d’un humoriste qui se révélera être fragile derrière la carapace qu’il s’était créée. Du très bon Tronchet, comme souvent !
(Récit complet, 192 pages – Aire Libre)