BD. Noël 1933.Malade, Tristan Valdivia a décidé de quitter Madrid pour retourner dans les Asturies, dans la maison de son père, un riche propriétaire qui possède notamment la mine locale de Santa Aurelia. A peine arrivé à Oviedo, il tombe sur une ancienne connaissance, Ordoñez, journaliste à La Noticia, gazette officielle du syndicat ouvrier, qui lui demande de l’aider : son père et ses amis influents, comme le juge Portello, font tout pour que le journal dépose le bilan…Pourtant, La Noticia doit continuer de paraître pour soutenir la révolution qui se prépare. Les mineurs sont à bout. Les salaires ne cessent de baisser alors que les conditions de travail sont de plus en plus difficiles et dangereuses. Récemment, il y a encore eu un accident mortel…Si socialistes et anarchistes de la Confédération Nationale du Travail arrivent à se mettre d’accord, la révolte contre les patrons pourrait bien devenir réalité…
Le Chant des Asturies est apparemment un vrai best-seller en Espagne et la bonne nouvelle, c’est que comme il y a été publié depuis 2015, les 4 tomes de la série vont paraître en France, chez Futuropolis, en 1 an, le deuxième tome étant même déjà attendu pour juin ! Nous n’aurons donc pas à attendre longtemps pour connaître la suite de ce tome 1 et savoir si la révolution sociale dans les Asturies va porter ses fruits ! Une colère et une aspiration à la justice que Zapico met en images avec admiration et…brio ! Sa narration, qui suit, alternativement, le quotidien des figures importantes du récit est alerte, et, surtout, particulièrement incarnée. Les personnages -Apolonio, le contremaître au caractère bien trempé qui prend petit à petit conscience de l’exploitation des mineurs ; Tristan, qui retourne vivre chez son père car il est malade mais a des valeurs totalement opposées ; le Marquis, justement, dont l’arrogance est à la mesure de sa richesse ou encore Isolina, la fille d’Apolonio, qui tombe amoureuse de Tristan malgré leur différence de classes mais n’ose pas le présenter à ses parents- passionnés, complexes, humains et donc faillibles, sont en effet plus vrais que nature. Des personnages imaginaires qui permettent à Zapico de donner un visage et une histoire à celles et ceux qui ont participé aux évènements, bien réels eux, qui ont eu lieu en Espagne à cette époque.
Un très bel hommage (joliment dessiné, rehaussé de lavis de gris parfaitement à propos) et un rappel nécessaire des luttes passées pour ne pas oublier celles qui restent à mener. Viva Zapata…euh Zapico !
(Récit en 4 tomes de 224 pages – Futuropolis)