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LE CHAT DU RABBIN 12. La Traversée de la Mer Noire (Sfar)

BD. Cela faisait quelque temps que l’on n’avait pas pris de nouvelles du chat du rabbin. Eh bien, il n’a pas changé ! Dans ce tome 12, il est d’ailleurs toujours aussi jaloux. Parce qu’il a appris, par des lettres écrites par son maître pendant la guerre, qu’il y a eu un chat avant lui. Bon celui-là ne savait pas parler mais quand même. Lui qui pensait être le seul chat du rabbin…Alors son maître lui raconte comment il est parti, obligé, à la guerre, avec le chat que sa fille Zlabya lui avait confié pour qu’elle et sa mère ne lui manquent pas trop. Avec le Malka. Comment on le mît avec les autres arabes, juifs et noirs dans les mêmes régiments de zouaves et tirailleurs. Que les officiers envoyaient souvent en premier dans les attaques…Il montre l’absurdité de cette guerre (lui, l’algérien, tirait, pour les français, sur des turcs car ceux-ci combattaient pour les allemands…) et ses horreurs. Et explique comment, à l’armistice, il retrouva son cousin El Rebiboh et son ami Bénédiction, un musicien lui aussi, sur un navire, le France, qui les emmenait à Odessa pour obliger les russes à rembourser l’argent que l’état français leur avait prêté…

Sfar non plus n’a pas changé : on retrouve en effet ici sa narration singulière, un brin décousue parfois, mais toujours alerte, ses dialogues truculents et inspirés et son trait jeté, parfois un peu trop, mais très vivant. Et, bien sûr, sa verve, puisque La Traversée de la mer Noire est surtout l’occasion pour lui de pointer du doigt l’absurdité et l’horreur de la première guerre mondiale mais aussi le traitement, particulièrement injuste, réservé aux soldats des colonies -noirs, arabes, juifs-pendant celle-ci…et de relater un épisode méconnu à la fin de la guerre : cette expédition du France en mer Noire, alors que la guerre venait tout juste de finir, qui finit en mutinerie de l’équipage en solidarité avec les rouges du prolétariat en plein combat contre les blancs tsaristes…

Un épisode plus grave qu’à l’accoutumée mais toujours aussi inspiré et critique comme on les aime. Un très bon cru !

(Récit autonome, 88 pages – Dargaud)

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