Rien ne va plus à Alger. La mosquée est inondée et l’imam Sfar vient demander à son cousin le rabbin si ses fidèles peuvent venir prier dans sa synagogue. Juifs et musulmans priant à des heures différentes certes mais dans le même endroit ? L’idée plaît bien au rabbin, qui accepte. Mais cette décision va réveiller les haines d’antan. Rapidement, les anciens, des deux camps, s’opposent à cet arrangement et mènent la fronde. Tout comme le chat, en total désaccord avec son maître. Car les chats de la mosquée sont, du coup, venus trouver refuge chez lui. Et il n’est pas question de partager son lait et les caresses de Zlabya avec ces étrangers…
Comme d’habitude, on parle beaucoup dans ce Chat du rabbin. De religion surtout. De la naïveté juive, de la bonne conscience chrétienne mais surtout d’intolérance, d’extrémisme et de rejet de l’autre. Car La Tour de Bab-El-Oued est l’épisode le plus désenchanté et le plus pessimiste de la série qui s’attache pourtant, depuis ses débuts, à montrer une Algérie plurielle, où musulmans, chrétiens et juifs pourraient vivre ensemble et qui œuvre contre le racisme et l’ignorance. Mais dans ce septième épisode, plus personne ne semble croire que cela soit possible. En cause ? Les religions, qui, selon Sfar, séparent et créent toutes les guerres. Même accueillir son prochain dans son temple pour qu’il puisse prier ne semble pas possible…
Un épisode très critique et virulent, Sfar haussant ici clairement le ton, dessiné dans le plus pur style Sfar. Dommage que le scénario, par ailleurs un peu mollasson, ne serve pas mieux ce propos.
(Série – Dargaud)