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LE CHAT DU RABBIN 8. Petit panier aux amandes (Sfar)

BD. Zlabya n’en démord pas. Elle qui n’a jamais fait que s’occuper de son foyer a un travail. Un vrai. Roger lui a demandé d’apprendre « tous les trucs juifs » qu’une femme doit connaître à sa future épouse, Aline, qui est catholique…Et elle entend bien le garder même si son mari, le jeune rabbin, n’est pas d’accord. Alors elle commence la formation d’Aline et lui explique qu’il faut faire tremper la viande dans des bains d’eau salée successifs pour qu’il n’y ait plus de sang, qu’il faut avoir 2 jeux de vaisselle : un pour le lait et un pour la viande, qu’il faut mettre un bout de pâte sous la flamme quand on fait du pain…Pendant ce temps-là (c’est que ça prend du temps…), Roger tombe sur Knidelette, qui n’a jamais trouvé chaussure juive à son pied…avant de le rencontrer…
Après un tome 7 en demi-teinte malgré son côté très virulent et critique, on se demandait un peu dans quelle forme on retrouverait Le chat du rabbin. Et on est rassurés : il a retrouvé l’inspiration. Si le félin a la même verve que d’habitude (il s’emploie ici à dézinguer méthodiquement le judaïsme : « C’est pas compliqué. Le Dieu des juifs il fait tout pour décourager tout le monde » et ses commandements -il y en a 613- absurdes : « Le principe c’est que la femme on la tient occupée nuit et jour avec des trucs de vaisselle et de trempage de viande comme ça son mec il peut vadrouiller »), le scénario est, lui, cette fois, des plus inspiré, avec cette espèce de vaudeville à la sauce juive truculent, prétexte, bien sûr, à pointer du doigt les absurdités et l’hypocrisie du judaïsme (et de toutes les religions) mais aussi à parler d’Amour, de son caractère imprévisible et instable et du poids des traditions (une juive doit se marier avec un juif, un gars qui vient de Constantine avec une fille de Constantine…). Les dialogues, ciselés, sont à la fois humanistes et tordants et le dessin fidèle à lui-même : une ligne pas claire mise en couleur, comme d’habitude, avec goût par Brigitte Findakly. Du très bon Sfar. Drôle, féministe et mordant comme on l’aime.

(Série, 60 pages – Dargaud)

 

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