Après L’île aux 30 cercueils, déjà paru chez Noctambule, Galic et Lizano adaptent cette fois Le cheval d’orgueil de Pierre-Jakez Hélias, roman autobiographique dans lequel l’auteur raconte son enfance bretonne dans une famille de paysans pauvres. Il y parle de la mobilisation de son père lors de la guerre 14-18 alors qu’il n’avait que quelques mois, des jeux avec les copains mais aussi de l’interdiction pour les petits bretons de parler leur langue à l’école de la république ou de la chance qui lui fut donnée, grâce au sacrifice financier de ses parents et ensuite à une bourse de l’état, de faire des études et de devenir professeur agrégé de lettres !
Publiées en 1975, ces mémoires représentaient un formidable témoignage sur une époque où l’on parlait encore breton en Bretagne et où traditions et légendes étaient encore très fortes. Mais également sur le monde paysan dont Hélias dépeint ici le quotidien dans quelques scènes inspirées montrant par exemple son grand-père sabotier à l’œuvre ou racontant l’événement qu’était l’abattage du cochon que l’on avait mis des mois à engraisser.
Et bonne nouvelle, l’adaptation de Galic et Lizano parvient à garder tout le sel du roman originel. Mieux, la division du récit en courtes scénettes, les belles trouvailles graphiques de Lizano (comme la mise en couleur dans des tons gris rappelant le granit local) ou la mise en avant de la personnalité du grand-père maternel de Petit Pierre, philosophe et poète, à la répartie souvent truculente, rendent leur Cheval d’orgueil, raconté à hauteur d’enfant (y compris le dessin, totalement en adéquation), très vivant. Un récit sympathique comme tout qui raconte la revanche des ploucs paysans bretons.
(Récit complet – Noctambule)