BD. Sire Iida Sadamu qui dirige le Clan Tohan a décidé de marier Kaede Shirakawa à Otori Shigeru pour tenter une réconciliation entre les clans. Mais Otori Shigeru, contrairement à ses oncles, n’a pas oublié le massacre des siens par les Tohan et s’il a, en apparence, accepté ce mariage, c’est pour mieux se rapprocher d’Iida Sadamu pour accomplir sa vengeance. Et c’est Takeo et ses pouvoirs (il appartient à la Tribu, une caste ancienne qui possède des dons surnaturels), qu’il a recueilli et adopté après que les Tohan aient tué sa mère et sa sœur, qui seront son bras armé…
Quelques mois seulement après le premier volume de leur adaptation du roman de Lian Hearn, Melchior et Bachelier reviennent avec la suite des aventures de Kaede et Takeo. Qui tient toutes ses promesses ! La reconstitution de ce japon féodal mâtiné de magie est en effet des plus réussi. Bachelier fait ici des merveilles, son trait spontané mais très en place, à mi-chemin entre le travail de Baudoin et celui de Néjib, donnant véritablement vie aux personnages et à leurs émotions et apportant aussi le réalisme dont le récit a besoin à travers les paysages, toilettes des femmes ou architecture des maisons et des temples qui sont d’une parfaite vraisemblance. Quant à la narration, elle est d’une fluidité impressionnante, si bien que l’on oublie qu’il y a quelqu’un qui tire les ficelles de cette histoire pour tout simplement s’immerger dans cette saga qui mêle des thématiques aussi fortes que féminisme (“J’ai trop longtemps survécu. N’est-il pas possible de vivre, tout simplement”, lance Kaede au sujet de sa condition de femme), lutte des classes (“J’ai conscience que l’amour n’est pas pour les gens de notre classe”, toujours Kaede, à Takeo, cette fois) et amour sur fond de manigances diplomatiques et de vengeance. Du grand Art ! On aime beaucoup !
(Série, 96 pages par épisode – Gallimard BD)