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le collectif Astéréotypie insuffle l’énergie des dieux aux rockers parisiens

Quel plaisir de retrouver le collectif Astéréotypie sur scène. Le groupe, formé autour de chanteurs atteints de troubles autistiques, est venu défendre son nouvel album. Je me souviens du soir où je les avais découverts, il y a 7 ans, lors du festival Sonic Protest, et de la claque qu’ils m’avaient assénée, me prenant par surprise, bousculant mes croyances, et déplaçant les limites de l’intime.

Impression renouvelée lors de la sortie de l’album qui suivit (« L’énergie Positive Des Dieux »), qui tourne encore régulièrement sur ma platine aujourd’hui. Une force incroyable se dégage de ces morceaux, propulsés par des textes intenses, et si personnels.

Sur leur nouveau disque, le bouleversant, et le tendu, semble moins présent. L’humour et le surréalisme prennent la vedette. Restait à voir ce que devenait le collectif en live.

Après une longue queue pour entrer dans la salle, et une attente interminable une fois à l’intérieur, l’écran présent au milieu de la scène prend vie. Les trois clips réalisés pour la sortie de leur troisième disque (dont nous fêtons ce soir la release) sont projetés. Ils ont beau être très réussis, je ne comprends pas bien le concept, surtout qu’on se doute qu’on va entendre de nouveau, juste après, les mêmes morceaux en live.

Le collectif arrive enfin sur scène. Je reconnais quelques visages, Stanislas et Yohann, déjà présents il y a sept ans, le grand Aurélien me semble-t-il aussi, ainsi que les musiciens (Christophe, Arthur, Eric…). Une nouvelle aussi : Claire, dévoilée avec le clip du titre « Aucun Mec Ne Ressemble à Brad Pitt… ». Je retrouve avec plaisirs ce monde distordu et le foutraque des troubles autistiques. Car avec Astéréotypie, ces troubles deviennent une fête (du moins pendant le moment du concert), un grand huit joyeux et bruyant.

Depuis notre première rencontre, les chanteurs semblent s’être détendus, poussant les tensions, les doutes, et la colère hors de scène. Ce soir, les visages sont joyeux, la représentation et le jeu  dominent. Les quatre musiciens (non autistes) balancent leur rock, parfois bruyant, parfois planant, avec une très grande maîtrise (et une jolie Flying V pailletée). Derrière leur micro, Stanislas et Yohann montrent une aisance bluffante, se permettant même de blaguer, voire, pour Yohann, de slamer sur le titre final. L’évolution depuis sept ans est impressionnante. Les morceaux alternent entre le nouvel album et le précédent (Colère, le Cachet…). Passant ainsi entre textes surréalistes et écrits sombres. Kevin, l’auteur du Cachet, ne fait plus partie du collectif (c’est Yohann qui reprend le chant), tandis que Felix assiste au concert dans le public, restant l’homme de l’ombre du collectif. Dans le public justement, entre les membres de l’institut, les familles des artistes, et les fans du groupe, ce sont des visages rayonnants que je vois. Sourires contagieux.

Je me noie dans les histoires abracadabrantes de mes ami.e.s d’un soir. 20 euros va-t-elle se marier avec le pacha ? Brad Pitt est-il dans la salle ? Stanislas est-il en colère ? Aurélien cherche-t-il le diable toujours plus hauuuuut ? Kevin prend-il toujours ses cachets ?

Encore une fois, la prestation de ce collectif me ravit. Il y a 7 ans ils entrouvraient une fenêtre vers leur intimité, leurs doutes, leurs peurs et leurs joies. Aujourd’hui, plus adultes, moins fragiles, ils s’ouvrent encore, mais prennent surtout plaisir à représenter. Une autre expérience tout aussi forte.

Bravo.

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