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LE JARDIN DE MINUIT (Edith)

jardindeminuitOn les guette avec impatience les sorties de cette collection Noctambule. Parce qu’elles sont rares, 2 ou 3 par an, pas plus. Mais aussi et surtout parce que la qualité est toujours au rendez-vous. Depuis ses débuts, on n’a, en effet, jamais été déçu par cette collection. Et cela ne commencera pas avec Le jardin de Minuit !

Edith adapte ici un roman de Philippa Pearce, Tom’s Midnight Garden (pour lequel l’auteur reçut la médaille de Carnegie) qui conte l’histoire de Tom, un petit garçon envoyé chez sa tante et son oncle pour qu’il n’attrape pas la rougeole de son petit frère. Ce qui ne l’enchante guère, bien sûr, car il n’a pas le droit de sortir. Et pour couronner le tout, il doit être au lit à 21 heures et y rester jusqu’à 7 heures. Du coup, il passe son temps à manger et à s’ennuyer. Jusqu’à ce qu’un soir, intrigué par les 13 coups sonnés, à minuit, par l’horloge de la vieille madame Bartholomée qui habite en haut, il n’ouvre la porte menant derrière la maison et n’y découvre un magnifique jardin, luxuriant et immense. Un jardin fréquenté par Abel le jardinier, des enfants, comme la petite Hatty, ou des animaux. Un jardin où il peut voir sans être vu, à part par Hatty. Et un jardin qui redevient une petite cour exigüe et triste le jour revenu…

Beaucoup de romans ou de bandes dessinées, d’Alice aux pays des merveilles à Billy Brouillard (de Bianco) en passant par Au pays des ombres (de Mathis et Martin), ont déjà traité ce thème de l’imaginaire enfantin mais rarement ils l’ont fait avec autant de justesse et d’à propos que Le jardin de Minuit. En racontant cette histoire à hauteur d’enfant (le trait est simple et spontané et la narration épouse le point de vue de Tom), Edith nous donne à voir comment les enfants sont capables de trouver des stratagèmes pour contourner l’ennui ou l’angoisse et comment, à partir de quelques indices piochés dans le réel, leur esprit peut créer une toute autre réalité, fantasmée, paradisiaque (ce jardin ressemble à l’Eden de la Bible) et rassurante. Il montre, enfin, comment les enfants sentent quand on leur dissimule des choses et leur capacité à reconstruire, autrement, ce qui leur est caché.

Un très beau récit, vraiment, qui enthousiasme et étonne de bout en bout (il réserve, notamment, une belle surprise scénaristique à la fin). D’autant qu’il évoque aussi, joliment, avec cette vieille madame Bartholomée, la mélancolie du temps qui passe qui nous saisit tous un jour.

(Roman graphique – Noctambule)

 

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