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LE RAPPORT W Infiltré à Auschwitz (Nocq)

BD. Le rapport W. W pour Witold. Nom de famille : Pilecki. Un membre de l’armée secrète polonaise, constituée dés la chute de Varsovie pour résister à l’envahisseur allemand, qui se porte volontaire pour rentrer dans Auschwitz à l’été 1940 afin d’y monter un réseau clandestin capable de déclencher une insurrection dans le camp à moyen terme. Il y restera finalement 947 jours…A sa sortie (il réussit à s’évader avec 2 comparses en 1943), il rédigea un premier rapport, assez synthétique, le fameux Rapport W (dont on retrouve un fac-similé en annexe, accompagné de dessins préparatoires et de précisions de l’historienne Isabelle Davion au sujet du rapport) pour ses supérieurs dans lequel il alerte, notamment, clairement, sur la mise en place de la solution finale par les nazis et l’urgence d’une opération (il ne fût pas écouté) pour mettre fin à l’extermination des juifs. Un rapport qu’il développe 2 ans plus tard dans ce que les historiens appellent le Rapport Pilecki. C’est ce rapport, qui a été traduit et édité en France en 2014 chez Champ Vallon, que Gaétan Nocq, féru d’histoire, a décidé d’adapter en roman graphique.

Un récit visuellement très réussi, le travail graphique (l’auteur utilise de d’acrylique appliqué au pinceau brossé pour les fonds avant d’utiliser des crayons de couleur pour dessiner les personnages ou tracer le contour de maisons ou bâtiments) de Nocq donnant souvent des airs de fantômes hantant les lieux aux prisonniers et à leurs tortionnaires, qui nous plonge dans l’horreur des camps de concentration (la barbarie des exécutions sommaires, la violence et le mépris quotidiens, la mise en place progressive de méthodes plus efficaces pour exterminer plus rapidement les juifs…) mais nous fait aussi découvrir des aspects des camps que l’on ne connaît pas ou peu. Et notamment la présence d’espions infiltrés en leur sein pour observer les agissements des nazis puis en rendre compte, via des rapports (qui nécessitaient des trésors d’invention pour être livrés à bon port), à leur hiérarchie exilé à Londres ; créer des réseaux clandestins (de 5 membres maximum qui ne se connaissaient pas entre eux et ne rendaient compte qu’à Pilecki, alias, c’était son nom de guerre, Tomasz Serafinski) pour préparer une insurrection ; aider des camarades à s’évader ou mettre hors d’état de nuire des mouchards des nazis qui pouvaient compromettre leurs opérations et leur réussite à l’intérieur du camp. Le tout au nez et à la barbe des kapos et des SS !

Une plongée édifiante dans l’univers concentrationnaire des camps nazis en même temps qu’un témoignage incroyablement fort sur l’un des chapitres les plus sombres de l’Histoire de l’Humanité.

(Récit complet, 250 pages – Editions Daniel Maghen)

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