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LE SERPENT A DEUX TETES (Jakupi)

BD. Australie, début du XIXe siècle. Après être allée vers d’autres terres pour chasser, une tribu aborigène repasse par hasard par l’endroit où M’rrangoureuk, mort en héros lors d’un combat contre une tribu ennemie, a été enterré, quelques années plus tôt, sa lance plantée dans la terre au-dessus de lui. Alors que certains de ses membres s’approchent, ils remarquent un homme hirsute très faible à terre, la lance à la main : cela ne peut être que M’rrangoureuk revenu d’entre les morts ! Ailleurs plus tôt, un bagnard, William Buckley, envoyé en Nouvelles Galles du Sud pour une broutille, décide se faire la belle avec 3 comparses. Mais après la mort de l’un d’entre eux, la faim, la soif et la chaleur, Buckley se retrouve seul (les 2 autres ont préféré se rendre…) à errer dans cette immensité inconnue, à la recherche de Sydney, jusqu’à ce qu’il tombe sur 3 sauvages qui, contrairement à ce qu’il craignait, l’aident et lui donnent à manger…

Deux hommes, deux destins amenés à se croiser et se confondre pour raconter les origines de l’Australie. D’un côté les aborigènes, leurs croyances et leurs traditions, qui vivent en symbiose avec la nature et pour qui les notions de chef ou de propriété n’existent pas. De l’autre, les blancs anglais, souvent des bagnards dont on se débarrasse, loin, et des prostituées que l’on envoie coloniser et peupler ce nouveau territoire. Plein d’aprioris à propos de ces sauvages qu’ils rencontrent, qu’ils croient, par exemple, cannibales…Qui vont cohabiter tant bien que mal et créer l’Australie (le nom n’apparaît qu’en 1817) …

Pour son retour à la BD (il s’y fait trop rare !), Gani Jakupi s’est inspiré de l’étonnante histoire de William Buckley (qui a vécu 32 ans parmi les aborigènes !) pour livrer ce beau récit, à la narration habile, sur les origines de l’Australie. Superbement mis en images (un trait fin instinctif rehaussé de traits épais noirs au feutre et de peinture), Le Serpent à deux têtes rend aussi un bel hommage à son peuple autochtone, les Aborigènes, en nous plongeant dans ses coutumes et croyances. Une nouvelle réussite pour l’auteur de l’incontournable El Commandante Yankee !

(Récit complet, 152 pages – Noctambule)

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