Si, au départ, on attendait un peu de voir ce que cette série concept autour de l’œuvre de Stefan Wul (adapter ses 12 romans dans une même collection) allait donner, on n’en est clairement plus là maintenant, convaincus que nous avons été par les débuts, fort réussis, des 4 premières adaptations (avec tout de même « Niourk » qui fait figure de clé de voûte de l’ensemble) sorties à ce jour. Non, désormais, c’est avec une vraie impatience que l’on attend la parution des tomes et séries suivants !
Et la suite, bande de petits veinards, est là avec la parution conjointe des premiers tomes de 2 nouveaux récits qui ne déçoivent pas. Avec, pour débuter, un très bon « Lorrain » qui ouvre « Rayons pour Sidar » de façon vraiment enthousiasmante. Sur fond de décolonisation (l’auteur français a écrit ce récit en 1957, 3 ans après la fin de la guerre d’Indochine…), les terriens étant en effet en train de se retirer de la planète Sidar et de laisser le champ libre aux Xressiens, Lorrain, un Terrien, justement, a perdu la trace de son double robotique. Aidé de Xaog, un autochtone, il se lance à sa recherche. Mais la planète Sidar va s’avérer particulièrement inhospitalière et certains de ses habitants (les Horbs, notamment) hostiles au possible…Un récit de soap opera (Wul a écrit quelques romans prétextes à explorer et décrire de nouveaux mondes et leurs habitants surprenants) mené, tambour battant, de main de maître par Mangin (qui n’a d’ailleurs pas hésité à ajouter son grain de sel à la trame de départ) et superbement mis en images par Civiello qui a choisi ici un dessin (de la peinture en fait) en couleur directe pour mettre en exergue l’exubérance de la nature sur cette planète.
Du coup, « Le temple du passé » pâtit un peu de la comparaison avec cette grande réussite qu’est « Lorrain ». Un ton en dessous, c’est vrai, son premier tome possède cependant assez de surprises scénaristiques en magasin pour capter l’attention du lecteur. A commencer par une narration plus complexe : Massir, pilote d’un énorme vaisseau parti établir une nouvelle colonie terrienne dans l’espace, se réveille commotionné alors que son astronef est en pleine avarie. Ses pensées naviguent alors entre présent –la nécessité de s’en sortir, avec les 2 autres survivants de l’accident- et passé –certaines blessures, comme la mort de Neïde, ont du mal à cicatriser et continuent de le hanter. Si l’on ajoute que l’on apprend que le héros, avant son départ, était ostracisé, avec son amoureuse, par les autres membres de la société parce qu’ils étaient hétérosexuels et qu’il découvre rapidement, avec les 2 autres survivants, que le vaisseau se trouve en fait coincé dans le goitre d’une sorte de poisson gigantesque, on comprend qu’il y a là assez de raisons pour s’intéresser de plus près à ce diptyque, non ?
Allez, une dernière bonne nouvelle : les parutions du tome 2 d’ « Oms en série » ainsi que du tome 3 de « Piège sur Zarkass » sont annoncées pour cet automne !
(2 diptyques – Ankama)