BD. Août 2016, nord-ouest de la Corse. 27 ans après, Clotilde a eu le courage de revenir là où elle passait tous ses étés, enfant, avec ses parents. Comme à l’époque, elle a loué un bungalow dans le camping des Euproctes, géré par le fils de Basile Spinello, Cervone, qui a pris le relais, pour elle, son mari et leur fille Valentine. Mais rapidement, des images, de leur dernier été passé en famille, des conversations surprises ici ou là et de l’accident, dans lequel périrent ses parents et son frère Nico, reviennent la hanter…Puis elle reçoit cette lettre troublante, signée P., l’initiale de Palma, le prénom de sa mère, qui mentionne des choses qu’elle seule peut savoir. Sauf que sa mère est morte 27 ans auparavant…
Les adaptations de romans de Michel Bussi ont le vent en poupe ces derniers temps. On se souvient de Gravé dans le sable de Derache et Fernandez, paru, déjà, chez Philéas ou de l’excellent Nymphéas noirs, fruit de la collaboration de Duval et Cassegrain. La sortie de Ne lâche pas ma main, par le même duo, est annoncée pour le mois de juin dans la même collection Aire libre et il y a ce Le temps est assassin qui paraît chez Philéas. Et si les romans de Michel Bussi ne nous ont jamais vraiment attirés, il faut avouer que leurs adaptations en BD sont des réussites. C’est de nouveau le cas de Le temps est assassin.
L’intrigue est assez classique pour du roman noir : un sabotage maquillé en accident ayant entrainé la mort de 3 personnes dont les fantômes reviennent hanter les vivants 27 ans après les faits. Mais cela fonctionne bien, notamment grâce à son contexte, la Corse : son code d’honneur, son omerta, ses clans et ses secrets de famille qui favorisent le mystère…La narration, même si elle est un peu bavarde, est alerte aussi : les constants allers et retours entre 1983 et 2016 et cette alternance entre le journal intime de la Clotilde adolescente (les pages sont alors parsemées de ses petits crobards moqueurs…) et l’enquête qu’elle mène lors de son retour en Corse donnent beaucoup de vie à l’ensemble. Et comme le dessin de Nathalie Berr, que l’on avait déjà rencontré sur la série Borderline, est à la fois soigné et agréable, on passe un bon moment de lecture en compagnie de Le Temps est assassin, tenus en haleine jusqu’au bout.
(Récit complet, 112 pages – Philéas)