BD. “Il y a quelques fois des situations qui demandent des réponses plus rapides et plus…fermes, que la lente et poussive procédure judiciaire”, explique Barbara, le contact de Denis, pour justifier la raison d’état et les missions qu’elle lui confie. Cette fois, c’est un réseau de prostitution pédophile que le tueur doit aider à démanteler. A sa façon, bien sûr. En commençant par tuer un notaire de province et le chef d’une petite entreprise locale de services informatiques. D’habitude, il n’a pas besoin de savoir pourquoi on lui assigne une mission mais cette fois, ça lui donne du cœur à l’ouvrage …
Nouveau cycle et nouvelle mission pour le tueur, obligé depuis quelque temps (et le début de cette série parallèle Le Tueur Affaires d’état), de travailler pour l’état français, tel un fonctionnaire. Cela ne change pas grand-chose pour lui, que l’on retrouve d’ailleurs ici d’humeur à philosopher, comme au bon vieux temps, sur l’Homme (“Une drôle d’engeance, l’Humanité, vraiment”), sa propension “reptilienne” à vouloir ce que d’autres ont ou à défendre ce qui lui appartient, la vie, la mort (“Les morts s’en foutent. C’est tout l’intérêt d’être mort, d’ailleurs, de ne plus en avoir à foutre de rien”). Sauf que cela lui facilite la vie car il a accès à une logistique importante en cas de besoin…
Un premier tome rondement mené par le duo Jacamon/Matz. Le premier livre un scénario aux petits oignons, avec une intrigue secondaire (en se promenant autour de son chalet au milieu de la montagne, il a repéré de drôles de va-et-vient qui sentent la traite d’êtres humains, des migrants africains…) qui complexifie habilement l’histoire et oblige le tueur à sortir de sa zone de confort. Quant au second, son travail graphique (un dessin semi-réaliste très en place allié à un découpage et des cadrages dynamiques) est toujours aussi efficace et beau (les paysages montagnards sont particulièrement réussis) à voir. Un premier tome très prometteur.
(Série, 64 pages pour cet épisode – Casterman)