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LE VAGABOND DES ETOILES Deuxième partie (Riff Reb’s)

BD. Condamné à la prison à perpétuité pour avoir tué, sous le coup de la colère, un collègue d’université puis envoyé en cellule d’isolement et entravé régulièrement par une camisole de force parce qu’il ne veut pas avouer où il a caché la dynamite (un autre prisonnier lui a mis cette affaire, dont il ne sait rien, sur le dos pour s’en tirer), Darell Standing reste fidèle à ses principes: libre et résolu à ne pas donner raison à ses bourreaux cruels et à leur directeur sadique. Philosophe et sarcastique, il continue de s’évader mentalement dés qu’il le peut pour survivre à son isolement et au silence en attendant qu’on lui passe la corde au cou. Il est ainsi tour à tour Jesse, un enfant d’immigrants américains se rendant, malgré indiens et mormons, dans l’ouest pour trouver une vie meilleure; Adam Valoroso, un marin égaré sur les côtes de Corée ou Ragnar Lodborg, un danois fait prisonnier par les vikings qui sera ensuite enrôlé dans les légions romaines…

Il n’est pas étonnant que Riff Reb’s se soit lancé dans l’adaptation de ce roman de Jack London. Primo parce qu’il avait déjà adapté Le Loup des mers (également chez Noctambule). Et deuxio parce qu’il est proche de ses convictions libertaires et humanistes. Critique mordante du système carcéral (« Un autre cerbère du grand chenil inversé qu’est notre prison. C’est-à-dire qu’ici, ce sont les chiens qui gardent les hommes »), réquisitoire contre la peine de mort, charge anti-cléricale (London compare les religions à des superstitions…), vision pleine de tolérance et d’ouverture de la destinée de l’Homme: Le Vagabond des étoiles avait tout pour plaire à Riff Reb’s. L’ode à l’imaginaire qu’il est, en filigrane, aussi. Qui permet au dessinateur de s’en donner à cœur joie: de mettre en scène les ténèbres du monde carcéral aussi bien que la conquête de l’ouest américain; de dessiner des combats vikings ou des troupes romaines. Et ce avec la même facilité et fluidité. Et qui lui permet aussi de faire preuve d’une grande inventivité graphique quand il doit figurer Standing sortant de son corps pour laisser son esprit vagabonder dans le temps parmi les étoiles. Un superbe diptyque, qui rend honneur au très beau texte, très critique envers l’Homme, et plein d’ironie, de Jack London.

(Diptyque, 104 pages pour cette deuxième partie – Noctambule)

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