Années 50. Daniel Brodin a quitté sa campagne natale pour aller étudier le droit à Paris. Un soir, il accepte la proposition de Nicole, une copine, d’aller à un concours de poésie au café Serbier. Alors que les plus grands poètes du Paris d’alors déclament leurs meilleurs vers chacun leur tour, il se retrouve lui aussi, peu après et complètement par hasard, propulsé sur le devant de la scène ! Plutôt que de lire des lignes de sa composition, il décide de déclamer un poème d’un recueil d’œuvres écrites par des poètes fous. Son imposture est un vrai succès ! Personne ne semble connaître le poème et Daniel est acclamé par tous. Il aura suffi de quelques minutes pour qu’il devienne le poète le plus prometteur de sa génération…La gloire est désormais à portée de main.
Pour leur première bande dessinée réalisée ensemble, Alessandro Tota et Pierre Van Hove brossent un portrait aussi surprenant que féroce du Paris artistique des années 50. Une époque qui bouillonne de créativité et de nouvelles idées, où les écrivains bourgeois rêvent de s’encanailler et disent vouloir bousculer la littérature académique mais où l’avant garde artistique les choque avec ses idées radicales. Où le plagiat pur et simple peut se transformer en manifeste anti-intelligentsia et où l’on retourne sa veste très facilement quand le succès, sur lequel on crachait pourtant auparavant, se présente finalement. Où il est aussi aussi question de jazz, de criminels, de Sartre, de Gallimard, d’amour et d’un braquage !
Un récit espiègle et truculent (on y croise notamment le sosie de Depardieu jeune!) sur les voies mystérieuses de la création, de l’inspiration et du succès. Sympa.
(Roman graphique – Futuropolis)