Voilà un album qui porte bien son nom tant il annonce franchement la couleur. Hymns To The Night est le genre d’album qui demande de l’attention, qui exige de l’auditeur qu’il revienne vers lui plusieurs fois afin de pénétrer son univers. Car les ambiances post-punk/shoegaze mâtinées d’électro que tisse (nappes de synthés et guitares shoegaze s’emploient à créer une texture sonore riche et complexe dont s’extirpent les mélodies, souvent subtiles) Lea Porcelain sont noires et désenchantées. Au point que vous risquez, pourquoi pas, d’y rencontrer quelques fantômes dans certains de ses recoins, comme celui de Ian Curtis. Pourtant le groupe ne vient pas de Manchester, ni d’Angleterre d’ailleurs mais bel et bien d’Allemagne. Mais il s’y entend pour sonder les méandres les plus sombres de l’âme humaine. Un talent particulièrement flagrant sur les excellents Bones, Similar Familiar ou The Love portés par la voix envoûtante, un peu à la David Eugene Edwards, de Markus Nikolaus. Même quand le groupe sort de sa zone de confort, en utilisant par exemple un banjo sur A Year From Here ou en la jouant minimaliste sur White Noise, emmené seulement par un piano et un chant poignant, il le fait avec bon goût. C’est dire. Une très belle découverte que ce duo !
(Album – Kobalt)