BD. Son retour sur Belzagor a été des plus bénéfique pour Gundersen. Il a été sa rédemption, lui permettant de faire la paix avec la planète et ses habitants, les Nildor et les Sulidoror. Il a retrouvé Seena et a eu deux enfants, des jumelles, avec elle. Surtout, il s’est mis au service du G’rakh, l’énergie vitale de la planète, qu’il sert dorénavant comme guide spirituel, auprès de Terriens, inscrits sur une longue liste d’attente, qui viennent le voir sur la planète pour trouver paix et harmonie. Mais cette nouvelle vie est menacée. Par Kurtz lui-même qui a profité de la cérémonie de la renaissance pour prendre possession du corps de Dorothy, la scientifique, et qui revient à la tête d’une mission officielle chargée d’enquêter sur les pratiques de Gundersen qualifiées de « violation flagrante des coutumes des autochtones »…
Etant l’adaptation du roman Les Profondeurs de la Terre de Silberberg, Retour sur Belzagor n’était pas censé avoir une suite. Mais au vu du succès critique (le diptyque, charge contre le colonialisme, était très réussi) et certainement public, Les Humanoïdes Associés ont chargé Timel et Lecigne d’imaginer une suite originale, Les Enfants de Belzagor donc, qui sera également un diptyque. Et qui fonctionne vraiment comme un miroir narratif du premier. Car si l’action se passe cette fois une dizaine d’années plus tard, les similitudes avec son prédécesseur sont nombreuses : on retrouve les mêmes protagonistes, bien sûr. Ensuite, Kurtz revient, comme Gundersen dans Retour sur Belzagor, sur la planète avec une idée (pas vraiment honorable, vous vous en doutez…) derrière la tête. Et Gundersen va devoir de nouveau entreprendre un périple (suggéré par Vol’Himyor, le « grand suprême » des autochtones, en échange de sa protection contre ce que Kurtz manigance…) en territoire inexploré (et potentiellement dangereux, bien entendu) de Belzagor. On retrouve même cette sensualité pas vraiment nécessaire que l’on avait déjà pointé du doigt dans notre chronique du premier diptyque…Par contre, aux crayons, on ne retrouve, cette fois, pas Zuccheri. Et on peut trouver cela dommage tant l’italienne avait fait preuve d’inventivité. Villesange fait le job mais son dessin pâtit tout de même de la comparaison avec le travail de sa collègue. On retourne néanmoins avec plaisir sur Belzagor car cette suite se montre plutôt inspirée pour l’instant.
(Récit en 2 tomes, 48 pages par épisode – Les Humanoïdes Associés)