BD. De passage aux studios Warner avec Sal, Moïse discute avec le célèbre acteur Karl Eggert qui lui apprend qu’ils sont en train de tourner des scènes pour la version européenne d’Une enfance volée de Noam Katz, notamment pour changer les noms des personnages car beaucoup étaient juifs dans la version originale…Et ce à la demande de Gyssling, le consul d’Allemagne à Los Angeles…Scandalisé, Moïse décide de rendre cet accord entre les pontes d’Hollywood et le gouvernement nazi public. A la sortie de son article dans Les enfants de Sion, Harry Warner demande à le rencontrer et lui propose, contre toute attente, une mission : se rendre en Europe muni d’une caméra portable très discrète pour tourner des images de la vague d’antisémitisme qui est sur le point de submerger le vieux continent afin de convaincre Hollywood de ne plus cautionner le national-socialisme d’Hitler…
Si le tome 4 de Les frères Rubinstein était plutôt un épisode de transition (il ne faisait pas beaucoup avancer l‘intrigue), Un pacte avec Satan accélère nettement le rythme et éclaire, surtout, des aspects du scénario jusque-là restés dans l’ombre : on comprend en effet, désormais, la présence, importante, du cinéma dans la série ou pourquoi Salomon, qui était à l’abri de l’antisémitisme aux Etats-Unis, est reparti en Europe, ce qui lui vaudra, quelques mois plus tard, de se retrouver dans le camp de concentration de Sobibor…
Un épisode édifiant (Un pacte avec Satan se termine avec la nuit de cristal, pogrom contre les juifs qui eût lieu en Allemagne dans la nuit du 9 au 10 novembre 1938), au dessin toujours aussi lisible et agréable, qui mêle une nouvelle fois habilement réalité et fiction (les événements sont malheureusement tous vrais mais les personnages des deux frères Rubinstein ont, eux, été inventés pour l’occasion) et nous plonge dans les relations troubles entre Hollywood et nazisme…Et qui confirme que Les frères Rubinstein est bien l’une des séries les plus captivantes du moment !
(Série, 72 pages par épisode)