BD. La guerre fait rage en Yougoslavie. Si Aleksandar n’est pas soldat, il a pourtant bien l’intention d’aider son pays, cible des bombardements des alliés occidentaux. Chercheur en mathématique, il a en effet mis au point un logiciel de modélisation atmosphérique qui permet de localiser des points sensitifs à partir desquels il peut influer sur la météorologie. Mais pour cela il a aussi besoin des données de tous les satellites d’observation terrestres et maritimes et d’un supercalculateur. Voilà pourquoi il demande l’aide de son ami Reznik qui travaille en Russie, à Dubna qui abritait l’ancien centre de recherches sur les hautes technologies de l’ex-union soviétique et où se trouve un supercalculateur américain…Si ce dernier accepte d’y installer son logiciel, Aleksandar pourrait créer un brouillard monstre sur la Yougoslavie qui obligerait les américains et leurs alliés à suspendre leurs frappes….
La science au service d‘une utopie : l’arrêt des bombes pour faire advenir la paix. Le message de ce nouveau récit des Futurs de Liu Cixin ne surprendra pas ceux qui connaissent déjà le romancier chinois ou qui ont lu les précédentes adaptations de ses nouvelles. Mais il les laissera par contre probablement sur leur faim car autant le dire tout de suite : Le calcul du Papillon est l’un des récits les plus faibles de la collection. Est-ce la nouvelle en elle-même qui ne se prêtait pas à une adaptation en BD ou Panosian qui n’a pas réussi à la rendre suffisamment captivante ? Difficile à dire quand on ne connait pas le texte originel mais le constat est là : on ne s’enthousiasme pas pour ce nouvel opus. Il n’y a pas grand-chose à reprocher au travail graphique de l’américain : certes, son dessin sur palette graphique est un peu froid mais il reste néanmoins lisible et agréable. Non, c’est plutôt au niveau du scénario que le bât blesse : Panosian tente bien d’y apporter une certaine tension (la fille d’Aleksandar est très malade mais son traitement, qui vient de l’Europe de l’Ouest, ne peut pas être livré à Belgrade tant qu’il y a des bombardements…) mais il manque clairement de consistance et le message antimilitariste et anti-Otan en devient, du coup, presque caricatural…
(Récit complet, 80 pages – Delcourt)