BD. Le Dragon Dragon a suivi le général Dumouriez en Belgique pour libérer le pays des autrichiens et apporter les lumières de la France aux belges. Fidèle à lui-même, il essaie d’éviter les combats autant qu’il le peut et, dès que c’est possible, s’en paie une bonne tranche : avec le curé du coin, un autre Dragon ou une paysanne, qu’il viole au besoin. Philippe, le Duc d’Orléans, ne lui a toujours pas pardonné de l’avoir déshonoré une nuit où il avait trop bu et attend le moment où il pourra embrocher le couard. Mais Dragon est toujours protégé par Danton qui, en plus de sa surveillance du Duc, lui confie une nouvelle mission : faire main basse sur les plus belles œuvres d’Art, des Rubens, des Breughel…dont la Belgique recèle…
Suite des aventures du Dragon Dragon, total anti-héros : couard, obsédé sexuel et dénué de toute valeur. Bref, un personnage parfait pour mettre en scène l’absurdité de la guerre, la mégalomanie des généraux français comme Dumouriez et la folie de cette période historique. Révolution, terreur, convention, traitres généraux qui se retournent contre la république : difficile d’y comprendre quelque chose dans cette période troublée. Et ce n’est pas prêt de s’arranger, car dans le tome 3, le Dragon Dragon va retrouver l’armée d’Italie dirigée par un jeune paysan corse, un certain Napoléon Bonaparte…
Une leçon d’histoire comme vous n’en avez jamais eu à l’école, truculente, burlesque par moments et délirante, que Spruyt met en scène avec gourmandise, s’amusant de l’obsession sexuelle de Dragon, d’un trait spontané, très vivant et expressif. Mais qui permet aux auteurs de montrer les dessous de l’Histoire en mettant en avant quelques anecdotes croustillantes (par exemple comment les français remportèrent la bataille de Valmy…) peu connues et pour cause : elles ne sont pas vraiment glorieuses pour la France…On aime beaucoup !
(Série, 64 pages pour ce tome 2 – Le Lombard)