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LES MIGRANTS DU TEMPS (Runberg et Pellé, d’après Liu Cixin)

BD. C’est un grand jour pour Wu Feng. L’ambassadeur a en effet été nommé à la tête du comité temporel : il aura donc la charge de négocier avec les autorités du futur mais aussi de choisir la meilleure époque pour que l’Humanité reparte du bon pied. Après 12 années de travaux, le bunker souterrain capable de cryogéniser des êtres humains en grands nombres est prêt et le monde s’est rendu à l’évidence : pollution, guerres, désastres écologiques et surpopulation menacent la survie de l’espèce humaine et seule une mission de ce genre peut lui donner une chance de trouver un monde meilleur dans le futur. Mais le comité temporel n’aura droit qu’à 4 chances, 4 bonds dans le temps. Le premier arrêt a d’ailleurs été fixé à dans un siècle…

Voilà, ça y est, le quinzième et dernier tome de cette collection Les Futurs de Liu Cixin est sorti. L’heure du bilan est donc venue. Et si la qualité, comme souvent avec ce genre de série, est un peu inégale, Corinne Bertrand, la directrice de Les Futurs de Liu Cixin et Delcourt ont en tout cas soigné son début et sa conclusion, conscients que le premier et le dernier tome d’une série ont une importance capitale ! La Terre vagabonde, de Bec et Raffaele, avait ainsi lancé idéalement la série et Les Migrants du temps la conclue de belle façon également. Cette adaptation de Runberg et Pellé, si elle ne fait pas partie de nos 3 épisodes préférés (qui sont L’Ere des anges, La Terre vagabonde et Les Trois lois du monde), n’est pas très loin derrière, ce qui ne surprendra pas ceux qui connaissent leur magnifique travail sur Orbital (série pour laquelle ils sont en train d’imaginer un nouveau diptyque, petit scoop au passage…). Visuellement, on est d’ailleurs en terrain connu, Pellé gardant ici sa technique hybride habituelle (un mélange de traits au crayon et au feutre, de craies grasses et de peintures retouchées ensuite à l’ordinateur). Un style travaillé très personnel, magnifique, qui donne toujours beaucoup de consistance à ses univers et aux scénarios que lui concocte son compère Runberg. C’est une nouvelle fois le cas avec cette histoire de migrants qui vont faire des bonds dans le temps (de 100, puis 500, 1000 et enfin 10 000 ans !) pour trouver une époque et une Terre accueillantes. Un scénario habile qui tient en haleine sans difficulté (l’action est omniprésente et les terriens rencontrés dans le futur sont à chaque fois bien différents) et permet surtout à son auteur d’évoquer les défis auxquels les Hommes devront faire face (le partage des richesses, la tentation de l’immortalité, le monde dématérialisé…) et ce qui fait, pour lui, l’essence de l’Humanité.

Un très bon dernier tome, à la pagination finalement un peu frustrante car il y avait là de quoi développer davantage toutes ces pistes. Et une collection très recommandable : forcément un brin hétérogène mais, au final, d’un très bon niveau global (les vraies déceptions ont été rares, citons juste Brouillage intégral et L’Océan des rêves) et, surtout, quelques récits excellents. Et qui aura surtout permis de faire découvrir l’œuvre de Liu Cixin au plus grand nombre.

(Récit complet, 70 pages – Les Futurs de Liu Cixin/Delcourt)

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