“Les petits riens de Lewis Trondheim” : on ne peut pas dire que cette série n’annonce pas clairement la couleur…Et si le lecteur avait encore un doute, l’auteur en rajoute encore une couche avec un nouvel avertissement en quatrième de couverture : “un livre avec beaucoup de pas grand chose”. Du Trondheim pur jus qui donne, bien sûr, au contraire, très envie de l’ouvrir ce tome 6 !
Intitulé “Deux ou trois mois d’éternité”, il propose, comme à l’accoutumée, et toujours sous forme de carnet, croquis de voyages (à New-York, au Brésil ou à Buenos Aires) réalisés sur place, observations rigolotes (les fameux records du monde, comme celui du nombre de voitures ayant un rétroviseur rafistolé avec du scotch garées à la suite…), quotidien tout ce qu’il y a de plus normal (Trondheim qui part au ski, Trondheim qui va adopter un chat à la S.P.A., Trondheim au restaurant) ou introspections pointant du doigt les petites manies, voire même les angoisses de l’auteur.
La forme implique qu’il y a forcément à boire et à manger dans ces saynètes (c’est même leur principale raison d’être !), allant d’un unique dessin à 2 pages maximum, dans lesquelles l’auteur se met souvent en scène, parfois accompagné de sa femme ou de son fils. Le ton peut être léger ou grave, le trait simple et direct ou plus travaillé (comme lorsque Trondheim croque une église ou un building américain), les chutes hilarantes ou plus quelconques. Mais personnellement, j’aime cet exercice qui permet vraiment de voir les auteurs sous un autre jour, en totale liberté. Sans compter que ces “petits riens”, mis bout à bout, finissent par former, en creux, un portrait original de Trondheim. Un tome 6 sympa comme tout.
(Carnets – Shampooing)