BD. Lamia, Taureau et le noble seigneur ont une nouvelle fois réussi à se sortir des griffes de Worn, le maître de la peur, emmenant Linn, l’experte en cambriolage, avec eux. Ils prennent la direction de Venise, où, deux ans auparavant, Lamia avait tout juste eu le temps de cacher, au nez et à la barbe de Worn, un codex racontant l’histoire du pharaon Ay qui avait érigé la croyance en un Dieu unique, Aton, en règle absolue pour son peuple qui jusque-là adorait une multitude de dieux. Mais bien sûr Argonovitch et ses sbires sont à l’affût, espérant découvrir, avec la tombe d’Ay en Egypte, les secrets cachés de la rencontre du Pharaon avec Aton, son Dieu…
Voyages à travers le temps grâce à une porte magique, étranges créatures, les Shayks, qui font régner la terreur parmi la population pour que l’Eglise puisse mieux la contrôler, quête des secrets de l’au-delà, belles jeunes femmes passionnées par le mystère du passage du polythéisme au monothéisme au cours de la dix-huitième dynastie égyptienne : Les Rivières du passé est tout cela à la fois, mêlant aventure, fantastique, religion et égyptologie. Surtout, c’est un récit à la narration particulièrement alerte, portée par un dessin virevoltant, celui de Corboz, plein de vie, au trait très libre qui s’affranchit parfois des cases. Le tout servant une intrigue érudite (l’élément central est quand même le passage du polythéisme au monothéisme…) qui devient très critique dans ce second et dernier tome puisque Lamia montre clairement que derrière le choix du monothéisme se cache la volonté de pouvoir mieux contrôler le peuple…Cette première collaboration entre Desberg et Corboz est une franche réussite !
(Diptyque, 72 pages pour ce tome 2 – Editions Daniel Maghen)