BD. Première guerre mondiale. Alors que les combats font encore rage au dehors, 3 enfants ont réussi à survivre seuls dans un orphelinat. Mais à quel prix ! Maurice, dont les parents sont les fondateurs de l’institution, oblige Otto et sa sœur Ofelia à sortir tous les jours, un casque à gaz sur la tête, pour lui ramener de la viande. Un soldat, si possible pas galeux, qu’il se charge de tuer d’un coup de hache et de cuisiner ensuite…Selon ses calculs, il ne lui manque qu’un corps pour avoir assez de viande au frais pour tenir jusqu’à l’hiver. Alors, il pourra se débarrasser d’Otto et Ofelia…
Vous l’avez compris : Les Yeux perdus est un conte d’enfants mais pas vraiment un conte pour enfants…Noir, le récit va très loin dans le macabre. Au-delà du cannibalisme, Agrimbau ne cache rien des méfaits d’Otto, le tueur à la hache et ogre de l’histoire et de l’hémoglobine qu’il fait régulièrement couler. Pour parfaire cette ambiance morbide, Tumburus a gardé les corps des orphelins ainsi que des membres de la famille de Maurice morts du typhus en place, sur leurs lits ou sur des canapés, en pleine putréfaction…La folie guette ! Et les vivants parlent aux morts, leur demandant des conseils ou réglant leurs comptes avec eux. Avant que l’on ne bascule ensuite totalement dans le fantastique…
Voilà un récit étonnant, dans un registre, l’horrifique, peu répandu, superbement mis en images par Tumburus dans un style réaliste à glacer le sang. A découvrir !
(Récit complet, 82 pages – Dargaud)