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L’HOMME QUI TUA LUCKY LUKE (Bonhomme)

luckyLucky Luke ne faisait que passer à Froggy Town. Ce qui ne l’embêtait guère vu la pluie battante qui tombait et le comité d’accueil (un shérif retardé mental qui tente de le provoquer en duel pour vérifier s’il dégaine bien plus vite que son ombre) présent pour lui souhaiter la bienvenue à l’hôtel où il ne comptait passer qu’une nuit. Mais on ne se refait pas…et quand le comité de citoyens de la ville lui demande de reprendre l’enquête –totalement bâclée par le même shérif- du vol de la récolte d’or des mineurs du coin (et du meurtre de celui qui conduisait la diligence), Lucky Luke ne peut décemment refuser de se mettre au service de la justice. Surtout lorsqu’il s’aperçoit que le shérif (encore lui) et ses 2 frères font ce qu’ils peuvent pour lui mettre des bâtons dans les roues…

Pour les 70 ans de Lucky Luke (Morris a créé ce personnage légendaire en 1946), Bonhomme s’et vu offrir un joli cadeau : la possibilité de réaliser un épisode de LA bande dessinée qui a accompagné sa jeunesse. Une proposition qui ne se refuse pas ! Et L’Homme qui tua Lucky Luke est donc l’hommage de Bonhomme à l’un de ses maîtres : Morris. Hommage parce que le jeune auteur a bien sûr dû se fondre dans l’univers de la série : on retrouve ainsi ici ces aplats de couleurs vives typiques, un découpage proche de l’original ou les tics langagiers bien connus du héros (le fameux « ouaip »). Mais ceux qui connaissent Bonhomme se doutent qu’il ne s’est pas contenté de platement copier Morris. Il a bien sûr amené sa touche personnelle. L’Homme qui tua Lucky Luke s’éloigne ainsi sensiblement du comique (même si l’humour est tout de même présent dans cet épisode avec cette quête de tabac, constamment vouée à l’échec, de Lucky Luke tout au long du récit) pour se faire plus réaliste. D’ailleurs le héros (à qui le dessinateur donne un visage un peu différent) est plus humain aussi, plus vulnérable. En manque de tabac, on le voit même presque perdre ses nerfs dans une scène ! Enfin, son scénario promet aussi de répondre à la question que se posent les fans de Lucky Luke depuis si longtemps maintenant : pourquoi le héros solitaire a arrêté de fumer…

Au final, Bonhomme a ici trouvé le bon équilibre entre respect de la série et touche personnelle et son Lucky Luke (qui est aussi une belle déclaration d’amour aux fratries et un appel à ne pas juger sur les apparences, souvent trompeuses) devrait autant plaire à ses propres fans qu’à ceux de la série d’origine, preuve qu’il a relevé, avec succès, le défi qui lui était proposé.

 

(Récit complet – Lucky Comics)