ROMAN ILLUSTRE. L’Ile au trésor, c’est l’appel du large, la promesse de l’Aventure avec un grand A. Des personnages légendaires, aussi. Plus grands que la vie. Jim Hawkins, son jeune narrateur, au courage impressionnant. Long John Silver, le pirate cuisinier capable de toutes les fourberies. Le docteur Livesey. Ou Ben Gunn, « l’homme de l’île ». Bref un roman mythique. Que je n’ai pourtant jamais lu…Ben oui, allez savoir pourquoi, il y a des livres, comme celui-là, que l’on se promet de lire sans jamais le faire. Pourtant, aujourd’hui, je ne le regrette pas ! Tout simplement car Daniel Maghen vient de sortir une nouvelle édition (vous vous doutez qu’elle est magnifique si vous connaissez la maison… : tranche toilée, beau papier, signet…) du roman de Stevenson. Avec une nouvelle traduction signée Jean-Jacques Greif et, surtout, des illustrations réalisées par Riff Reb’s en personne qui jalonnent ses pages. Et pour couronner le tout un cahier graphique avec des crayonnés préparatoires en bonus. Tout ce qu’il y a de mieux pour découvrir ou redécouvrir les aventures trépidantes du jeune Hawkins. Car qui pouvait mieux relever ce défi que Riff Reb’s, grand fan du romancier américain devant l’éternel (il avait déjà adapté sa nouvelle Le naufrage dans Hommes à ma mer) et auteur, ces dernières années, de quelques-uns des meilleurs livres (la trilogie A Bord de l’étoile Matutine/Le Loup des mers/Hommes à la mer parue chez Métamorphoses mais aussi le beau livre Marines) de piraterie qui aient jamais paru. Et effectivement ses dessins, tantôt des pleine pages ou doubles pages en couleur magnifiques tantôt des plus petits formats en noir et blanc accompagnent à merveille Jim dans ses pérégrinations totalement imprévues (tout commence quand il tombe sur une carte au trésor dans la malle d’un pirate mort dans l’auberge de ses parents) qui l’emmèneront à Bristol, puis sur l’Hispaniola, goélette à bord de laquelle, avec le sieur, le docteur Livesey, le capitaine et les marins à la botte de Long John Silver, ils navigueront jusqu’à l’île au trésor où bien des péripéties les attendent. Surtout, le travail graphique de Riff Reb’s met en valeur l’incroyable puissance romanesque (difficile d’oublier la langue approximative et imagée, mais si réaliste et naturelle, dans laquelle les pirates s’expriment : « Si j’bois pas une gorgée de rhum, Jim, j’aurai les lucinations ») qui souffle sur L’Ile au trésor. Indispensable !
(Récit complet, 304 pages – Daniel Maghen)