BD. Alexis vit à Londres. Archéologue, elle a prévu de passer ses vacances d’été en Crète avec son fiancé Ed qu’elle doit épouser à l’automne. Et elle a bien l’intention d’en profiter pour se rendre dans le village où sa mère a grandi. Elle espère bien sûr en apprendre davantage sur ses racines car sa mère est plus que discrète à ce sujet. A part qu’elle a été élevée par son oncle Nikolaos et sa tante Maria et qu’elle a quitté leur maison à l’âge de 18 ans, elle n’en sait pas plus…
Si Philéas prévoit également de publier des récits originaux, la toute jeune maison d’éditions sort, après Gravé dans le sable ou Autobiographie d’une courgette, une nouvelle adaptation d’un roman, L’Ile des oubliés de Victoria Hislop. Un roman fleuve qui déroule l’histoire d’une famille grecque sur plus de 60 ans, de Giorgis Patrakis et sa femme Eleni qui fût contrainte de s’exiler, en mai 1939, sur la petite île de Spinalonga où l’on rassemblait tous les malades de la lèpre en attendant qu’ils meurent à leur arrière-petite-fille Alexis venue visiter la terre de ses ancêtres en 2001. Une véritable saga faite de tragédies, d’histoires d’amour fortes, de trahisons et de non-dits qui a un vrai potentiel dramatique. Pourtant, on reste sur notre faim, frustré. La lecture n’est pas désagréable, loin de là mais c’est juste que l’on ne rentre jamais totalement dans cette histoire. La faute probablement à une narration qui manque parfois de fluidité (on passe parfois, sans transition, d’une scène très courte, d’une page, à une autre qui se déroule 1 ou 2 ans plus tard) et à des dialogues pas toujours très naturels. Bon, le côté romantique un peu trop prononcé n’aide pas non plus. Dommage. Reste le joli travail graphique de Fred Vervish : un trait élégant rehaussé de couleurs vives qui propose, notamment, des reconstitutions de villages crétois très réussies.
(Récit complet, 128 pages – Philéas)