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L’IMPUDENCE DES CHIENS (Ducoudray/Dumontheuil)

BD. “Madame s’est vite aperçue que pour les choses du sommier, monsieur n’était pas un canonnier. Ni même un fantassin, à peine un troupier !” Voilà, en quelques vers inspirés, de la bouche de la domestique, l’intrigue de ce récit dévoilé…Car en effet, 6 mois après, le comte de Dardille n’a toujours pas consommé le mariage. Et sa femme, Amélie de Figule, ne veut plus attendre. Elle a décidé de convoquer le Congrès : devant des juges, et probablement des badauds curieux…son mari devra faire la preuve de sa virilité. Si tel n’était pas le cas, sa femme pourra se remarier…Inquiet de ne pas réussir cette épreuve, le comte demande à son ami le marquis de lui venir en aide…

Pour leur première collaboration, Ducoudray et Dumontheuil nous ont concocté un récit parfaitement truculent. Qui nous parle, et c’est là son originalité, de gaudriole et de devoir conjugal, en vers ! L’Impudence des chiens se passe en effet au temps des rois de France et les personnages s’expriment donc comme les nobles précieux de l’époque, en alexandrins. Un mélange étonnant mais qui fonctionne admirablement. Savoureux, il débouche sur des scènes d’anthologie. Comme quand le Comte repousse chacune des femmes -naturelle, traditionnelle, parisienne, ouvrière, exotique ou sauvage- proposées par la tenancière d’un bordel d’un nouvel alexandrin dégouté. Il faut dire que le travail de Ducoudray est vraiment inspiré. Les dialogues, ciselés et très drôles, font mouche à chaque fois ou presque. Quant à Dumontheuil, son dessin humoristique, proche parfois de la caricature, sert avec gourmandise ce récit haut en couleurs qui s’amuse, en filigrane, des goûts divers et variés de chacun en matière de sexualité et prône la tolérance et l’ouverture d’esprit à ce sujet. Coup de cœur !

(Récit complet, 80 pages – Delcourt)

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