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LLOYD SINGER 6. Seuls au monde (Brunschwig/Neuray)

A la fin de l’épisode précédent, on apprenait que “La chanson douce”, ce serial killer qui défigure ses victimes avant de les tuer, n’était autre que Diana Reed, la femme, et non la mère !, de Mark, qui était jusqu’à lors le principal suspect. Une tueuse qui a kidnappé Lloyd Singer juste avant d’être démasquée avec un but surprenant en tête : lui montrer l’endroit où elle a grandi pour que l’agent du FBI soit mieux à même de comprendre pourquoi elle en est arrivée là…

Décidément, “Lloyd Singer” (qui s’appelait “Makabi” avant de débarquer sur le label “Grand angle”, rappelons le) ne fait rien comme les autres séries du genre. Là où la révélation de l’identité du tueur est normalement retardée au maximum dans tout bon thriller qui se respecte, Luc Brunschwig, quant à lui, livre son nom au beau milieu du cycle, prenant ainsi le risque de perdre des lecteurs en cours de route. Ceux qui n’ont pas encore compris que ce qui intéresse notre scénariste est ailleurs : aller au-delà des apparences, essayer de comprendre ce qui se cache derrière les actes, sonder les méandres complexes de l’âme humaine. C’est exactement ce qu’il fait dans “Seuls au monde” (qui clôt le second cycle), épisode une nouvelle fois très empathique, véritable plongée dans l’envers du décor du rêve américain : un monde de paumés, de brutes et de bas du front violent, individualiste et intolérant au possible dans lequel Diana Reed n’a connu qu’humiliation et honte (tout le monde l’appelait “la grenouille” à cause de son visage laid) avant de rencontrer l’amour.

Une série qui se révèle, derrière la façade plus conventionnelle de l’élégante ligne claire de Neuray, toujours aussi atypique et dont la psychologie des personnages fait partie intégrante de l’intrigue. Il n’est d’ailleurs pas étonnant que le kidnapping se transforme petit à petit en relation complexe entre Lloyd et Diana (qui se découvrent des points communs inattendus), faite de compréhension mutuelle, de confiance et de respect. Une expérience brutale qui aidera peut-être Lloyd Singer à y voir un peu plus clair dans sa vie et dans ses relations, compliquées, avec ses frères et sœurs.

On le saura dans le troisième cycle (avec Olivier Martin au dessin) à paraître en 2012 dans lequel la famille Singer va entamer une psychothérapie de groupe. On est curieux de voir ce que cela va donner !

(BD – grand angle)

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