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L’Océan au bout du chemin (Gaiman)

locean_au_bout« Signal/Bruit », « Violent Cases » et bien sûr « Sandman » : Neil Gaiman a démontré à maintes reprises tout son talent de scénariste de bd. Du coup, on avait bien envie de vérifier s’il faisait preuve de la même originalité, de la même inspiration, dans ses romans. « L’Océan au bout du chemin », son nouveau récit, tombait donc à pic pour cela !
C’est un enfant qui parle. On plutôt un adulte qui se souvient (le jour d’obsèques, il ressent le besoin de faire un détour par l’endroit où il a grandi avant de rejoindre les membres de sa famille), assis sur un banc face à une mare, des Hempstock, des voisins étranges qu’il a côtoyés quand il était enfant. Et plus précisément de Lettie, leur fille qui avait 11 ans à l’époque, c’est-à-dire 3-4 ans de plus que lui-même, avec (et grâce à) qui il vécut une aventure aussi extra-ordinaire qu’effrayante ! Il se souvient du jeune homme qui louait une chambre chez ses parents que l’on avait retrouvé mort dans une voiture volée à côté de la ferme des Hempstock, de la mare au bout du chemin qui était en fait un véritable océan d’après Lettie, que sa famille avait traversé pour venir du vieux pays, de la créature qu’ils avaient rencontré ce jour d’orage, du ver zébré de rose qui était rentré dans son pied, d’Ursula Monkton, la gouvernante méchante que ses parents engagèrent pour s’occuper de lui et sa sœur ou des mandragores qu’il fallut convoquer pour la renvoyer dans son monde…
Si « L’Océan au bout du chemin » a des allures de récit fantastique, c’est qu’il propose une plongée dans l’imaginaire, imprévisible, étonnant, sans logique apparente, enfantin. Qu’il nous parle, chemin faisant, de comment les contes et les livres que l’on lit, gamin, peuvent influer sur notre psyché et notre perception des choses. De la façon dont notre esprit gère, à sa façon (pour les rendre plus lisibles ou plus acceptables peut-être), les évènements qui jalonnent notre existence d’enfant : l’intrusion, violente, d’un suicide dans la routine du quotidien ; l’arrivée d’une gouvernante sévère dont papa soulève, un soir, la jupe et qu’il embrasse dans le cou alors que maman est à une réunion au village ; la rencontre d’une jeune voisine à la famille bizarre et à l’imagination débordante…Et des traces que tout cela laisse chez l’adulte que nous devenons ensuite…
Elu « Book of the year » par les lecteurs anglais en 2013, « L’Océan au bout du chemin » est indéniablement un récit surprenant et résolument différent, qui nous oblige à recouvrer notre âme d’enfant si l’on veut l’apprécier à sa juste valeur. Un livre également précieux pour les fans de Gaiman car il dévoile beaucoup de l’auteur et de son inspiration. Une curiosité, comme souvent avec l’anglais…

(Roman – Au diable vauvert)

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