BD. 1890. Hugo de Reuhman et Théo sont toujours à la recherche du sarcophage phénicien renfermant la momie du prêtre de Baal-Phégor que Drovetti avait ramené de ses fouilles dans le Moyen-Orient. Filosèle, le vieux poète fou, lui avait bien indiqué d’aller au château de Neurac où le sarcophage pourrait être enterré mais Milord l’arsouille les y avait précédés et avait subtilisé l’objet de toutes les convoitises. Théo se retrouvait donc ligoté et enfermé dans une cellule. Et plus aucune trace de Victoria…
Belphégor, Gaston Leroux, Hergé, Tardi : les clins d’œil à la littérature populaire qui jalonnent L’Or du temps ne sont bien sûr pas fortuits car Rodolphe ne cache pas, avec ce diptyque, sa volonté de rendre hommage au feuilleton, genre qui connût son âge d’or entre la fin du XIXe et la première partie du XXe siècle et qui proposait souvent aux lecteurs de se faire peur le temps de quelques heures. Voilà pourquoi, en plus de ce monstre métallique qui lance des lasers verts qui les a attaqués au Louvre, Théo accompagne Claude, devenu journaliste, à des messes noires, une séance de spiritisme ou encore une cérémonie païenne. Des sciences occultes qui avaient le vent en poupe : elles intriguaient et attiraient les bourgeois de l’époque…Et pour parfaire le tout, autant y ajouter une somnambule, de l’emprise psychique, des catacombes mystérieuses et même des portes qui grincent dans la nuit…Un cocktail savamment dosé par Rodolphe qui nous emmène ici, sans coup férir, sur les traces de l’or du temps. Car ce qui agite Hugo, Victoria ou Milord l’arsouille ici, c’est bien ça : le fantasme de la vie éternelle que le prêtre Hédayat avait peut-être trouvé et dont le secret pourrait se trouver dans le sarcophage !
Un très bel hommage, érudit et bourré de clins d’œil, qu’Oriol met en images avec talent, s’inspirant des artistes impressionnistes, Lautrec, Monet ou Manet en tête, de la belle époque, pour reconstituer ce Paris de 1890 et ainsi mieux nous plonger dans cette enquête teintée de mystère et d’occulte. Une vraie réussite
(Récit en deux tomes de 80 pages – Editions Daniel Maghen)