ALBUM. Au vu de la situation actuelle, il ne me restait plus qu’à me rendre au Dresden 14, ce vieux club electro un peu mal famé en périphérie de la ville. Ce soir-là, le duo français Lovataraxx y jouait son nouvel album sorti chez Cold Transmission.
Le public habituel, tout de noir vêtu, était bien présent. Quelques punks disséminés se mélangeant aux gothiques branchés. Ça ne sentait pas franchement la joie et la franche camaraderie. Pourtant dès que le duo a balancé ses sons de synthés, et lancé ses vocaux (un coup lui, un coup elle), tout ce petit monde s’est mis à se déhancher nonchalamment. Il faut dire que le groupe sait y faire. Sur le côté, je voyais une bande de jeunes qui restaient, eux, un peu plus circonspects, surveillant les derniers posts Snapchat sur leur portable. Ils tranchaient avec le reste du public avec leur fringues colorées.
Je dois bien avouer que de mon côté, je me suis laissé prendre au jeu. Le beat des morceaux cold / post-punk était incroyablement efficace. C’est à ce moment que j’ai intégré la foule de zombies et leurs pas de danse chelous. On se serait cru dans le clip de Thriller. Là, je crois bien que j’ai perdu le contrôle. Ne plus croire en rien, oublier, et va pour les tubes plus radiophoniques. Les morceaux coldwave sont devenus de plus en plus electro, embarquant par la même occasion la bande de jeunes sur le coté. Je ne sais plus en quelle année nous étions. Les eighties se percutaient à l’époque actuelle, et je perdais mes repères. Je me suis réveillé chez moi, sans aucun souvenir de ce qu’il s’était passé ensuite, ni de comment j’étais rentré. Je me suis juste dit en revoyant quelques vieux flyers du club, que c’était drôle de voir Lovataraxx jouer ici, là où Lebanon Hanover, Adult ou Sextiles étaient déjà passés. Je me suis dit que c’était cohérent, et j’ai remis leur disque sur la platine…
(CD 10 Titres / Cold Transmission)