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LOW Double Negative

ALBUM. Comment marquer les 25 ans d’un groupe ? Eh bien plutôt que de sortir un live ou un best of, Low a décidé de se réinventer en s’offrant une sorte de parenthèse expérimentale.Voilà pourquoi ils ont choisi de collaborer de nouveau avec BJ Burton pour voir ce que ce « hip hop guy » pouvait apporter à leur musique. Et pour aller au bout de la démarche, ils ne sont arrivés en studio qu’avec des ébauches de morceaux, des idées à retravailler. Rien qui ne soit déjà fini pour laisser toute sa place à Burton dont le travail de production, mais aussi d’écriture, ici manifeste, va bien plus loin que sur Ones And Sixes. Celui qui a aussi travaillé avec Bon Iver, Lizzo ou Francis And The Lights a d’abord voulu remettre les voix au centre de l’album. Complices, complémentaires, les chants de Mimi Parker et Alan Sparhawk, couple à la ville, rappelons-le, ont toujours été l’ADN de Low. Des voix avec lesquels Burton joue. Car elles sont souvent malmenées sur Double Negative et doivent s’employer pour se faire entendre derrière les beats et la matière sonore bruitiste créée par le groupe et le producteur à partir des squelettes instrumentaux amenés par Sparhawk ou Garrington retravaillés et plongés dans un bain d’effets et de distorsion qui les accompagnent le plus souvent. Quand elles ne sont pas carrément maltraitées et déformées par les effets (comme sur Tempest ou le très représentatif Quorum qui ouvre, et ce n’est pas une coïncidence, l’album). Mais elles luttent (une métaphore de la carrière du groupe et de ce qu’il veut faire passer?) et quand elles percent cela donne lieu à des moments de grâce, comme sur les très dépouillés et magnifiques Dancing And Blood et Dancing And Fire.
On a bien à faire à du Low ici mais c’est du Low déconcertant de prime abord, presqu’éxpérimental (les morceaux, grâce à des transitions, sont enchaînés et l’ensemble fait davantage penser à une bande originale de film qu’à des morceaux « classiques »), qui se rapproche, par moments, du rap-noise (on ne parle bien sûr pas du chant) de Dälek ou du post-rock de Hood sur leur très bon album Cold House. Un groupe qui a accepté, sous l’impulsion de Burton, d’aller explorer des contrées artistiques nouvelles. Une prise de risque récompensé par ce très bel album, l’un des tout meilleurs de Low.

(Sub Pop)

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