20 ans d’existence, 10 albums et un bon paquet de tournées au compteur : on aurait pu craindre que Low ne rentre dans une sorte de routine et ne finesse par lasser. C’est pourtant tout le contraire que l’on tient entre les mains avec “The Invisible Way”, leur nouvel album particulièrement inspiré. Doit-on y voir l’influence de Jeff Tweedy (de Wilco) qui l’a produit et qui a peut-être poussé le trio à aller plus loin dans ses compositions et à essayer de nouvelles choses ?
Certainement car si, en apparence, Low reste ici fidèle à ses grands principes : des tempos lents, un calme parfois troublant, des ambiances mélancoliques, une instrumentation dépouillée et un chant (souvent touchant) mis en avant, il y a néanmoins des changements notables sur ces 11 morceaux : la voix de Mimi Parker bien plus présente (elle chante les parties principales de 5 morceaux), une guitare électrique devenue acoustique et un piano, superbe, omniprésent. Et la sensation aussi que l’album, à la coloration plus folk, est musicalement plus exigeant. Comme si le groupe, tout en restant sobre dans ses arrangements, avait été plus attentif à cet aspect que sur son prédécesseur, “C’mon”, qui donnait parfois l’impression d’un peu trop compter sur son chant à double voix pour faire passer ses émotions et toucher. Du coup, si les harmonies restent classiques, elles sont particulièrement bien senties et judicieuses.
Au final, le trio a ici trouvé une formidable alchimie et “The Invisible Way” est même véritablement touché par la grâce et la beauté sur quelques morceaux comme “Just Make It Stop”, “So Blue” ou “Clarence White” (peut-être le meilleur titre de Low à ce jour) et son chant (signé Sparhawk cette fois) transperçant qui vous donne des frissons ! Un album tout simplement magnifique !
(Album – Sub Pop)