Depuis l’arrêt des Screaming Trees, Mark Lanegan poursuit son petit bonhomme de chemin, très libre et souvent digne d’intérêt, entre collaborations (avec le bluesman Duke Garwood sur l’album « Black Pudding » sorti il y a peu sur Ipecac, par exemple), apparitions sur les enregistrements des copains (notamment ceux des Queens Of The Stone Age), albums avec son groupe ou en solo (on se souvient notamment de l’excellent « Whiskey For The Holy Ghost ») comme ici, avec cette parenthèse, ce petit plaisir qu’il s’est offert avec « Imitations ». Un album constitué uniquement de reprises de morceaux que Lanegan apprécie, de Sinatra, Vern Gordin, Nat King Cole, Hall And Oates, Nick Cave, Chelsea Wolfe, Sedaka ou même Gérard Manset (avec un « Elégie funèbre » complètement éclipsé par le français très approximatif de Lanegan).
Et comme le titre de l’album l‘indique, les reprises en question sont très respectueuses et proches des originaux. Pas vraiment un problème quand ceux-ci sont bons (c’est le cas des mélancoliques « Flatlands », « Deepest Shade » ou « Mack The Knife », dans un registre dépouillé, proche du folk) mais bien plus embêtant quand le morceau de départ est moyen voire faible. Et c’est malheureusement le cas d’une majorité des 12 titres d’ »Imitations » avec bon nombre de morceaux mièvres (comme « She’s Gone », « Solitaire » ou « Lonely Street »), carrément mauvais ou tombant même dans la variétoche pure et simple (« I’m Not The Loving Kind », avec ses cordes et son piano guimauves). Et la voix grave et profonde, habituellement si expressive de Lanegan, n’y changera rien. Un exercice qui s’avère donc décevant au final. A réserver aux ultra fans du bonhomme.
(Album de reprises – Heavenly)