ALBUM. Ecouter un nouvel album de Matt Elliott, c’est comme recevoir un vieil ami à la maison. On retrouve sa voix chaude, ses habitudes qui nous rassurent, sa guitare et ses nouvelles histoires à rallonges qui nous passionnent. Depuis le temps (The End Of The Day est tout de même son neuvième album), on sait que Matt Elliott n’est pas un marrant, et qu’à l’instar de Leonard Cohen, c’est bien de complainte et de mélancolie dont nous parlons ici. Mais si The Broken Man (l’album qui m’a fait adorer Matt Elliott, et qui reste pour moi, un moment majeur de sa discographie) débordait de désespoir sombre, ce nouvel album laisse pénétrer les rayons du soleil, et touche à la mélancolie comme le fado portugais ou la musique Yiddish, avec beauté, et sans jamais désespérer. Comme à son habitude, sa guitare parle plus que lui, sans artifice, mais avec chaleur. Elle est accompagnée, c’est nouveau, d’un saxophone fabuleux (qui sonne souvent comme une clarinette basse) et qui appuie encore le propos. Sa voix, elle, est toujours magnifique, qu’elle soit proche et profonde comme sur l’incroyable « The End of Days » qui ouvre le disque, ou plus lointaine comme sur « January’s Song », elle continue à nous mettre la chair de poule. Ses mélodies, bien que dans la lamentation, nous réconfortent car elles nous touchent, et surtout car elles sont pleines de sensibilités et de délicatesses. Ses arpèges nous renvoient parfois à des temps anciens, et cela doit nous rassurer vu la tournure que prennent les évènements aujourd’hui. Mais point de désespoir, le troisième titre se nomme « Song of Consolation », je vous disais bien que ce nouvel album laissait entrer de la lumière dans le salon.
(6 titres – Ici d’Ailleurs)