MOOK. Nouveau numéro de Métal Hurlant avec, cette fois, alternance oblige, des histoires originales spécialement créées autour du thème de cette cinquième livraison : le Métavers, monde virtuel partagé objet de tous les fantasmes qui soulève beaucoup de questions, notamment celle-ci : cette nouvelle réalité dématérialisée ne sera-t-elle que la reproduction de notre réalité avec tous ses travers capitalistes ou, au contraire, sera-t-elle une aire de réelle liberté et d’égalité ?
Pour y répondre, Jerry Frissen et son équipe ont invité, comme à leur habitude, une belle brochette d’auteurs, savant mélange de grands noms (à l’image de Bilal qui signe la très belle couv’) et de jeunes auteurs ; de dessins classiques ou plus singuliers. On est ainsi très heureux de revoir Pim Bos (on a beaucoup aimé les 2 premiers tomes, étranges et sombres, de Tremen) et son joli travail graphique à la peinture avec le très ironique Longue vie au Métavers libre scénarisé par Otto Maddox ; Le Gouëfflec (qui a scénarisé l’excellent Mondo reverso, le western féministe déjanté dessiné par Bertail) avec un scénario très désenchanté mis en images par Nowak ou encore Ponzio et son dessin photographique toujours aussi bluffant. Et de découvrir les univers de Laurent Siefert (dont le travail graphique est aussi réussi que son récit, Fractales, est surprenant) ou de Nicolas Pisarev (même si les plus attentifs d’entre vous se souviennent peut-être qu’il était déjà présent au sommaire du numéro 3). Il y a bien, dans le lot (ce numéro comprend 272 pages…), quelques déceptions, comme Guérineau ou Martin qui assurent ici le minimum syndical avec des récits assez convenus. Mais pas de quoi gâcher le plaisir de lecture de ce numéro 5 toujours agrémenté d’articles de fond sur le thème abordé !
(Mook, 272 pages – Les Humanoïdes Associés)