MOOK. Le dernier numéro du Métal hurlant nouvelle période est sorti et si vous avez bien suivi vous savez déjà que ce numéro est un numéro vintage qui nous permet de plonger un peu plus dans l’histoire de ce magazine devenu mythique puisque le sommaire propose une nouvelle fois récits parus dans le Métal hurlant originel et articles revenant sur son histoire. Dans Allumage au deuxième étage, Claude Ecken revient ainsi sur la deuxième année d’existence de Métal : les problèmes financiers qui persistent, le bras de fer entamé avec la commission de surveillance qui interdit toujours la vente du magazine aux mineurs, l’arrivée de Manœuvre (qui n’a alors que 22 ans) à l’été 76 dans l’équipe, déterminante (s’il est un peu brut de décoffrage avec certains auteurs, il est dynamique, bosseur et apporte un esprit punk cher à Dionnet…) ou la création de Ah ! Nana, trimestriel féministe et de collections de romans de SF (La bibliothèque aérienne, qui publiera des titres rares de Jules Verne mais ne durera pas faute de succès) et de littérature rock’n roll (avec la collection Speed 17 qui lança Bukowski en France). Ce numéro 6 propose aussi une longue interview de Serge Clerc par Jerry Frissen, le boss des Humanos, qui revient sur son arrivée à Métal (il y restera 12 ans!), l’esprit qui y régnait ou sa collaboration avec Manœuvre ou un papier de Nicolas Labarre sur Heavy metal : son lancement aux Etats-Unis, son évolution et sa relation, compliquée, avec son cousin français…Côté récits, on découvre (il devient compliqué de trouver des numéros originaux du magazine…) ou redécouvre Polonius (dommage que l’on ait droit qu’à un extrait cependant…), l’une des seules incursions dans la SF de Tardi qui voulait participer à l’aventure Métal ; L’univers est bien petit, très bon récit à l’humour noir, dans la veine de L’Homme est-il bon ?, de Moebius ; Sanguine et le style singulier de Caza, mélange de mystère et de sensualité ; l’iconique Gail de Druillet ou encore des créations de Beb-deum, Gillon, Montellier ou des frères Schuiten. Toujours aussi indispensable !
(Mook, 274 pages – Les Humanoïdes associés)