Avec trois albums au compteur, Microfilm était devenu la référence post-rock du pays (ou du post-qui-rock selon leurs dires). Une musique instrumentale, agrémentée de dialogues de vieux films, une musique sans faille, parfaitement exécutée, sans secousse, juste quelques changements de pentes…
Avec ce nouvel album, l’énigmatique “AF127”, dont même Gogole n’aura rien trouvé à me dire, les poitevins continuent sur leur lancée… pochette toujours aussi graphique, mélodies toujours aussi belles (mises en avant sur cet album), montées toujours aussi prenantes… le quintette connait son métier et le maîtrise sur le bout des doigts. Dans le genre, nos petits français rivalisent avec n’importe quel combo voulant jouer sur le même terrain qu’eux. Et cet album en est encore une fois la preuve. Maîtrisé de bout en bout. Beau sans être vraiment chiant. Microfilm livre là, avec une déconcertante aisance, un très bon exemple de ce qu’ils savent faire.
J’aurais pu arrêter ma chronique ici. Le problème c’est que toutes ces qualités, tout ce savoir faire, tous ces arpèges merveilleux, ont tendance à se retourner contre eux. En quatre album, Microfilm a réussi à créer un univers tellement lisse, qu’il en devient follement aseptisé. Un disque qui s’écoute sans gêne ni conviction. Sans humeur.
Même ‘Claude’ avec sa leçon sexuelle et sa belle explosion sonore, aura bien du mal à vraiment nous exciter. Pourtant, on prend du plaisir sur ce vol AF127, sur ‘Stranden’ par exemple ou sur ‘Dpt.7’ et sa rythmique à la Neu!, mais on aurait aimé retrouver un peu plus de secousses, de surprises. Moins de bonnes manières en quelques sortes. Car en presque dix ans, même les fans pourraient bien se lasser…
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