ALBUM. Le monde construit par Miët durant une année n’est pas accessible au premier venu. Derrière une production aux petits oignons, Suzy Le Void (passée chez MellaNoisEscape fut un temps) se montre d’une radicalité et d’une complexité certes déstabilisante, mais inspirée. Ce premier album, basé sur le mythe de Sisyphe d’Albert Camus, puise dans les musiques les plus pointues (indus, dark, rock) pour dépeindre les faiblesses et les désirs de l’être humain. Pourtant, ce « Stumbling, Climbing, Nesting » est clairement ouvert vers le plus grand nombre, sans tomber dans les clichés des chapelles de spécialistes. Les repères tombent les uns après les autres, pour se reconstruire un peu plus loin. Miët bouscule la vision plus classique d’une Shannon Wright, tout en gardant cette même rage, et cette même énergie. Miêt veut ouvrir des chemins, comme l’eu fait Björk ou Sonic Youth fut un temps. A la brutalité sombre et angoissante de certains passages entre indus et post-punk, répondent des moments d’accalmie, parfois particulièrement mélodiques, donnant à ce premier disque une richesse assez intense. Revers de la médaille, il faut suivre toutes ces combinaisons, qui peuvent pousser certains à l’indigestion. Une chose est certaine, Miët maîtrise son sujet, et saura toucher l’auditeur qui s’accroche et reste curieux (certains passages sont vraiment très forts). Même si vous savez que certains moments plus lyriques pourront vous irriter…
(Ici d’ailleurs)