Lisa vit chez sa marraine. Depuis que sa mère est morte, la jeune fille passe son temps dehors, au milieu de la nature. Sauvage et solitaire, elle collectionne les os et les cailloux étranges. C’est justement lors d’une quête de nouvelles pièces bizarres pour sa collection qu’elle passe au travers d’un arbre étonnant en forme de fourche et se retrouve dans un autre monde. Un monde peuplé de démons qui la prennent pour quelqu’un d’autre : une âme perdue qui erre depuis l’aube des temps. Son passage dans cet autre monde ne sera pas sans conséquences pour ses proches et tous ceux qui habitent son village…
Comme il aime souvent le faire, Tony Sandoval explore ici la période, compliquée, de l’adolescence. Premiers émois amoureux (et sexuels), rejet de la différence, deuil, conformisme : il aborde tous ces thèmes avec sa fantaisie et son inventivité habituelles. Et les met en images avec le talent qu’on lui connaît ! Son travail graphique (surtout lorsqu’il propose ces crayonnés très fins et expressifs aquarellés ! Superbes !) fait en effet une nouvelle fois mouche.
Pourtant Mille tempêtes ne suscite pas le même enthousiasme que certaines autres œuvres de l’auteur mexicain (désormais installé à Genève) comme Le cadavre et le sofa. L’intrusion de ces démons dans notre monde pour se venger y est clairement pour quelque chose, cet aspect du scénario n’étant pas des plus inspiré…On aurait préféré que toutes ces créatures ne soient que le fruit de l’imagination un peu perturbée de Lisa. Un récit mitigé donc malgré son originalité et son très beau traitement pictural.
(Récit complet – Paquet)