BD. Hiver 1769. Quand Björnhona, la guérisseuse du village, met Edin au monde, elle n’est pas très optimiste pour la future vie de ce bébé. Malingre, peu vif, tardant à prononcer le moindre bruit : elle n’est pas sûr qu’Edin ne survive très longtemps à la rigueur de l’hiver suédois. Surtout si son père, l’Ours, n’aide pas un peu plus sa mère. Pourtant, « l’asticot », comme sa tante et sa mère le surnomment, vivra. Il partira pour les saisons de pêche avec les marins du coin pour aider sa famille à joindre les deux bouts à la mort de son père ; il aura du succès auprès des femmes aussi et partira même en France !
Un jour qu’elle va voir une magnétiseuse pour des migraines chroniques, celle-ci propose à Edith de connaître sa vie antérieure. Intriguée, l’autrice accepte. Et apprend, après manipulation d’un pendule et lecture d’un calendrier et de diagrammes qu’elle aurait été un homme en Suède au XVIIIe siècle. Un pêcheur qui aimait les femmes et qui serait mort assassiné par un mari jaloux…Il n’en fallait pas plus pour qu’Edith imagine un récit à partir de ces quelques éléments, inspirée peut-être, inconsciemment, par cette autre vie antérieure…Cela donne en tout cas un récit plein de vie qui nous parle d’amour, de mort, de camaraderie, de voyage et de mélancolie et s’amuse, surtout, des surprises que nous réserve l’existence. Et des prédictions et autres signes auxquels les êtres humains s’accrochent parfois…Une histoire attachante donc qui doit beaucoup à son héros, très humain, avec ses qualités et ses faiblesses. Joueuse aussi puisqu’elle parvient à surprendre jusqu’au bout malgré sa fin annoncée (le titre complet du récit est Moi Edin Björnsson pêcheur suédois au XVIIIe siècle, coureur de jupons et assassiné par un mari jaloux). Et portée par un dessin aussi fluide qu’agréable.
(Récit complet, 112 pages – Noctambule/Oxymore)