BD. Vous trouvez que le western est un genre un peu plan plan qui a du mal à se renouveler ? Alors Mondo Reverso est fait pour vous ! Car, en l’occurrence, Bertail et Le Gouëfflec le dépoussièrent pas mal, le genre en question…
Comme son nom l’indique, la série inverse en fait totalement les codes. Si, d’habitude, les héros sont des mâles bien viriles qui débarquent dans des villages paumés de l’Arizona pour sauver la veuve sans défense et l’orphelin, là c’est tout le contraire ! Ce sont les femmes qui portent la culotte (et le revolver à la ceinture) et les hommes qui restent au foyer pour élever les enfants. Et pour aller au bout de leur idée féministe, les 2 auteurs ont aussi décidé que dans leur narration, ce n’est pas le masculin mais le féminin qui l’emporte ! Ainsi dans Mondo reverso, le célèbre fleuve mexicain devient le Ria Grande, le personnage qui fait respecter l’ordre et la loi est la shérife et les garçonnières en ville deviennent des fillionières…Jouissif. D’autant que l’intrigue, totalement délirante, est à l’avenant. Puisque dans ce tome 2 la shérife Cornélia est sur la piste d’un kidnappeur d’enfant qui va l’emmener jusqu’au Mexique, dans l’univers des cirques et de leurs freaks (frères siamois, femmes à barbe, surmâle…), en pleine fête des morts. Une enquête qui va l’éloigner quelques jours du foyer. Mais le moment est mal choisi car Lindbergh, son mari, en a justement ras le pompon d’y rester, au foyer, pour nourrir et torcher les enfants. Alors il part à sa recherche pour mettre les points sur les “i”…
Un deuxième tome aussi inventif (notamment au niveau de la langue) que tordant, superbement mis en images par Dominique Bertail qui livre ici un dessin à la plume rehaussé de lavis d’encre tout simplement parfait. Et bonne nouvelle : la fin de La bonne, la brute et la truande nous laisse penser qu’il pourrait bien y avoir un tome 3…
(Série composée d’épisodes autonomes, 96 pages – Fluide Glacial)