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MONDO REVERSO Intégrale (Bertail/Legouëfflec)

BD. Faire rire, c’est bien. Mais faire réfléch(r)ir(e), c’est encore mieux. C’est ce qu’ont magnifiquement réussi à faire Bertail et Legouëfflec dans Mondo Reverso, auquel Fluide Glacial redonne une seconde vie en le rééditant en intégrale réunissant les 2 tomes originels ainsi qu’un cahier graphique bonus proposant recherches graphiques, pages annonçant l’album dans le magazine Fluide Glacial ou encore couvertures alternatives. L’occasion de (re)découvrir ce western féministe particulièrement bien senti, hilarant et critique à la fois. Une sorte de « vis ma vie » délirant à souhait où les rôles sont inversés : les femmes portent la culotte (et le colt) et ramène de quoi manger à la maison tandis que les hommes restent au foyer, en robe, pour élever les enfants ! Dans ce monde où tout est sens dessus dessous, Lindbergh est marié à une riche banquière mais en a assez de sa petite vie rangée d’homme au foyer. Lindbergh est un masculiniste qui n’en peut plus des clichés qui entourent les hommes et des discriminations dont ils sont victimes. Alors, un jour, il saute d’un train en marche pour changer de vie et il va rencontrer Cornélia, une desperadette sans attache. Ensemble, ils vont connaître l’Aventure et l’Amour avec un grand A mais devront d’abord se débarrasser de Mumu, une chef de clan devenue homme (un pénis lui est poussé entre les jambes…) après l’ingestion d’un philtre indien à son insu ou de Hatchet, une pasteure chasseuse de prime pour être heureux…

Mondo Reverso fait feu de tout bois : le scénario est juste génial et Legouëfflec va au bout de son idée en bousculant les genres, trop étriqués, pour réinventer la langue française. On trouve donc ici une shérife, des jambonnes ou encore un chochot mais aussi un traîné, un Joseph-couche-toi-là ou un potichon. Et douce Jésuse, la géographie s’en trouve toute chamboulée aussi puisque le fleuve principal du Mexique est renommé la Ria Grande. Quant à Bertail, il met en scène ce monde tourneboulé avec gourmandise et grand talent. Son dessin, en noir et blanc (on est quand même au XIXe siècle…), un trait fin, à la plume, rehaussé de lavis de brou de noix, mais oui !, est absolument somptueux. Très détaillé et particulièrement abouti, il met en scène ces aventures regenrées avec un plaisir évident. Ce western complétement décalé est à ne manquer sous aucun prétexte !

(Intégrale, 194 pages – Fluide Glacial)

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