BD. N’en pouvant plus de recevoir les coups de son mari, et dans l’incapacité de divorcer (nous sommes au XIXe siècle), Edith Womble décide de traverser l’Atlantique en quête d’une nouvelle vie. Arrivée en Californie où elle travaille comme femme de ménage chez une bonne famille, elle rencontre Hans, un charpentier, qui lui propose de partir avec lui dans le Klondike où de l’or a été trouvé. Là, ils sont engagés par Harkey, un ancien soldat de la guerre de Sécession qui vient d’enregistrer sa concession. Et avec deux autres gaillards, Dennin et Hodlon, ils gagnent la cabane que Harkey a bâti sur sa terre pour commencer à prospecter. Tout s’y passe pour le mieux jusqu’à ce qu’un jour, l’hiver tout juste venu, Dennin entre dans la cabane et fasse feu sur Hodlon et Harkey. Edith et Hans parviennent à l’assommer in extremis avant qu’il ne recharge son fusil…Mais alors qu’Hans s’apprête à l’exécuter pour ses crimes, Edith s’y oppose, lui expliquant qu’il doit répondre de ses actes devant la justice…
Le Grand Nord, magnifiquement restitué ici par le travail graphique de Monféry, qui, de son trait fin et expressif et de ses couleurs appliquées à la peinture, donne une consistance bluffante à ses paysages rudes et sauvages : quel meilleur décor pour confronter des êtres humains aux lois de la nature ? Car c’est bien de cela dont il s’agit dans Mortel imprévu : dans cette nature hostile, Edith va se retrouver, à plusieurs reprises, face à des choix cornéliens. Respecter ses valeurs et ce en quoi elle croit ou survivre…Au froid rigoureux de l’hiver, aux loups qui sont à leurs trousses, à elle et à Hans et à la cupidité et à la fourberie des Hommes. Des situations pour lesquelles Edith n’était bien entendu pas du tout préparée mais dans le malheur et l’adversité, la jeune femme va devoir apprendre vite…
Un récit véritablement haletant que l’on traverse en apnée du début à la fin, Monféry ne nous laissant que rarement l’occasion de respirer dans ce western âpre et violent maîtrisé de bout en bout et magistralement mis en images. Très recommandé !
(Récit complet, 98 pages – Rue de Sèvres)