ALBUM. Voilà un groupe qui semble devenir de plus en plus talentueux au fil du temps ! Et vu la qualité du précédent album, on peut se dire que ce “rien, merci” allait nous en mettre plein la figure, et pas seulement grâce au vert flashy de la pochette ! Et bien, les tenanciers du label SK (Kabu Ki Buddah, Ned, Doppler, etc.) ne nous déçoivent pas. On navigue certes dans un beau bordel sonore, jalonné ici ou là d’ambiances tordues et de cacophonies orchestrées, mais quand le trio décide de se lancer, on est dans le haut de gamme. Des influences pris ici ou là, au fil des tournées, principalement dans les pays de l’Est, permettent à leur noise psychotique de s’envoler vers d’autres sphères, parfois dansantes, et c’est alors un régal (“voices in the sink” et sa touche à la Chinese Stars), parfois presque rock’n’roll, d’autres fois complètement bruitistes… On retrouve donc une guitare qui vient vous titiller, avant de virevolter au-dessus du reste, psychédéliquement ; un basse / batterie qui mène la danse avec des rythmiques à vous entraîner sous les projecteurs ; et des chants qui prennent une ampleur impressionnante depuis la dernière fois. Un chant nous rappellera même The Ex, mais plus souvent la déviance noise reprend le dessus donnant à l’album une véritable odeur de folie. Le seul bémol vient de l’envie trop fréquente de vouloir perdre l’auditeur, ce qu’ils arrivent à faire un peu trop bien. Quand on voit le talent qu’ont ces lyonnais à pondre des plans si grandioses, on ne peut que regretter qu’ils s’évertuent à vouloir les détruire sans cesse. Ned n’est jamais aussi grandiose que quand ils font danser leur public à grand coup de noise abracadabrante. Espérons qu’ils l’acceptent un jour !
(sk records / jason r.)