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NEUROSIS & JARBOE s/t

ALBUM. Une fois. Neurosis et Jarboe n’ont collaboré et enregistré un album ensemble qu’une fois. En 2003. Une sorte de parenthèse dans leurs trajectoires musicales respectives. Un moment de grâce bruitiste où la magie (noire…), on ne sait pour quelle raison, opère. Une rencontre entre 2 univers, le folk-rock sombre et expérimental, mystique, hérité de la no wave (pour rappel Jarboe a fait partie de Swans pour quelques albums, de 1985 à 1996, et a surtout été la muse de Mickael Gira pendant quelque temps) de Jarboe et le post-métal avant-gardiste de Neurosis, pour un album unique, dans tous les sens du terme.

Car on a en effet ici l’impression que cette collaboration a obligé chacun à sortir de sa zone de confort (si tant est qu’ils en aient une…) et à donner le meilleur de lui-même. Les gars de Neurosis se mettant clairement au service de Jarboe, conscients de la puissance évocatrice de sa voix. Car Jarboe ne chante pas. Elle s’égosille, susurre, caresse, geint, hurle à la mort, prie… Bref, elle habite littéralement les morceaux, donnant parfois l’impression que sa vie en dépend. Peu de chanteurs ou chanteuses sont capables de passer, en un clin d’œil, des ténèbres à la lumière comme Jarboe le fait sur le superbe Within, morceau d’ouverture incroyablement fort et envoûtant. Et musicalement très représentatif de l’ensemble de l’album : un mélange d’électronique (des pulsations sombres, des drones stridents, des nappes de synthé flippantes…), de rythmiques inquiétantes et de riffs de guitares simples mais marquants (comme sur la deuxième partie de l’excellent His Last Words). Pour des morceaux assez longs (entre 7 et 10 minutes), souvent dépouillés (on l’a dit, les membres de Neurosis n’en font jamais trop) et répétitifs, qui créent des ambiances post-apocalyptiques du plus bel effet. Qui font, à 2 reprises, des embardées vers un folk-rock industriel que n’aurait pas renié Mickael Gira. La collaboration atteint son apogée sur le magnifique triptyque Within/His Last Words/Erase mais c’est, en définitive, tout l’album qui se montre inspiré.

On aurait pu penser que cette réédition (le tout, bien sûr remasterisé, s’accompagne d’un nouvel artwork, très réussi, signé Aaron Turner, également guitariste chez Isis) serait l’occasion pour tout ce beau monde de rejouer l’album sur scène mais ce n’est malheureusement pas (encore?) à l’ordre du jour.

(Neurot Reordings)

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