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NEW YORK DOLL de Greg Whiteley

1971, New-York, l’un des groupes précurseurs du mouvement punk prend forme. Rock cradingue et énergique, look androgyne et maquillage outrancier, les New York Dolls rencontrent rapidement le succès. Quatre ans et deux albums plus tard, Johnny Thunders et Jerry Nolan, respectivement guitariste et batteur, quittent le groupe et marquent la fin des Dolls (qui essaient de survivre sans eux pendant encore deux ans sans véritable intérêt). Johnny Thunders fondera les Heartbreackers tandis que le chanteur David Johansen continuera une carrière solo sous le nom de Buster Poindexter. Sylvain Sylvain épaulera David Johansen avant de s’essayer à une carrière solo à son tour.

De son côté, Arthur Kane, le bassiste des Dolls commence sa descente aux enfers : mariage raté, alcoolisme… Arthur Kane devient l’archétype du loser. Incapable de retrouver le chemin des studios, il ne fait pourtant que rêver de ses années de gloire avec les Dolls. Embarqué dans une vie minable, il rejoint la lamentable église Mormone en 1989 pour qui il devient un gentil bibliothécaire, effacé et serviable. Difficile de faire le lien avec le groupe provocant de sa jeunesse.
Mais en 2004, Morissey, qui est aussi président du fan club des New York Dolls, leur propose de se reformer pour deux concerts au festival Meltdown de Londres dont il est nommé programmateur.
Le documentaire de Greg Whiteley revient sur cette reformation en suivant le personnage ambiguë d’Arthur Kane et tout ce que cela peut représenter à ses yeux. Le film montre bien les contradictions qui règnent chez cet homme, ses frustrations envers les carrières de ses camarades de l’époque (surtout celle de David Johansen) et son envie de reformer le groupe ; son humilité déprimante et la grande confiance qu’il a dans la reformation ; sa vie minable et ses rêves de gloire… Arthur Kane est un personnage complexe qui derrière un parcours réellement pathétique trouble quand il touche enfin son rêve des doigts.
Pour une fois, ce documentaire n’a rien de sauvage, ni même de rock’n’roll. Il ne revient guère sur les ambiances folles de l’époque, excepté dans quelques souvenirs usés des protagonistes. On ne glorifie pas la jeunesse et la folie des années 70. Le but de Greg Whiteley n’est pas là. c’est une recherche. Qu’y a-t-il derrière les projecteurs ? Que se passe-t-il quand le rideau tombe ? Pour une fois, ce n’est pas la star que l’on filme mais celui qui n’existe plus. Celui qui a depuis longtemps déposé la basse de “Killer” Kane pour devenir un bibliothécaire discret de l’église Mormone !
Un parcours profondément pathétique (au sens stricte du terme) avec toute la complexité qui s’en dégage et, en parallèle, réellement ironique… Une histoire touchante dont la chute n’aurait pu être plus troublante.
Conseillé.

(DVD – UWe)

INTERVENTIONS DE : Arthur “Killer” Kane, Morissey, Chrissie Hynde, Bob Geldof, Iggy Pop, Mick Jones, David Johansen, Sylvain Sylvain, etc.

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