Pas de Bad Seeds au générique de ce Loin des hommes. Et pour cause : il ne s’agit pas là d’un nouvel album de Nick Cave et de son groupe mais en fait de la bande originale du film de David Oelhoffen (avec Viggo Mortensen et Reda Kateb dans les rôles principaux) que l’australien a composée avec son vieil acolyte Warren Ellis. L’occasion pour ses fans de découvrir une autre facette de Cave.
Totalement différente de ce qu’il fait habituellement puisque les 2 hommes livrent ici un vrai travail de composition pour le cinéma, s’évertuant à créer des ambiances à même de mettre en valeur les moments forts du film et d’accompagner les scènes importantes. D’ou le parti pris sobre et particulièrement minimaliste (une part importante du film, comme son titre l’indique d’ailleurs, se passe dans les montagnes de l’Atlas algérien lors de la guerre d’indépendance) de Cave et Ellis. Drones hypnotiques par-ci, quelques notes de piano là, cordes de guitare frottées ou violon plaintif ailleurs : la colonne vertébrale des pièces musicales est le plus souvent réduite au strict minimum. Le chant de Cave, comme la présence des hommes dans le film, est d’ailleurs rare ici. Tout concourt en fait dans ces jolies pièces musicales, calmes et contemplatives, à mettre en exergue mélancolie et solitude.
Il faut bien sûr voir le film pour réellement juger de la qualité du travail de cette B.O., ce que l’on n’a pas fait, mais même sans cela on peut clairement apprécier la force et la beauté, simple, qui se dégagent, par moments, de ces titres qui surprendront (ils ont un côté expérimental parfois proche de ce qui peut sortir sur un label comme Constellation) ceux qui ne connaissent pas encore le travail de Cave (notre homme n’en est pas là à son coup d’essai, bien au contraire, puisqu’il avait déjà, notamment, signé la B.O. de l’excellent The Road, en 2009) pour le théâtre ou le cinéma.
(Bande originale de film – Kobalt)